vendredi 8 janvier 2010

Pauvres zhéros (2008)

Sylvette Duty travaille à l'orphelinat de la région. Un après-midi où elle promène un groupe d'enfants en campagne, elle s'autorise une petite pause avec José, son amant (lui même ex-pensionnaire de l'institut). Au moment de rentrer, elle s'aperçoit avec angoisse qu'il manque un gosse, un petit mongolien. Paniquée, elle se confie à José, qui conseille de ne rien cacher, et la battue à la recherche du gamin s'organise. Une piste semble s'ouvrir quand Anastase, chômeur du cru, hérite de la casquette du disparu, récupérée par Albert, une pauvre cloche angoissée par les extra-terrestres...

Dans la France profonde de Pierre Pelot, les hommes et les femmes sont écrasés par la misère, l'alcool, l'inculture et la méchanceté. Et celles et ceux qui réussissent à sortir la tête de l'eau replongent vite. Qui d'autre mieux que Baru pouvait transposer en cases cet Hexagone-là ? Le roman de Pelot était terrible, Baru s'en est emparé avec tout son talent. Ce dessinateur est un des meilleurs portraitistes des petites gens de la bande dessinée, il réussit à chaque fois à faire ressortir leur humanité, même dans les pires moments de leur existence. Son adaptation de ce roman sorti en 1982, et qui a gardé toute sa force en 2008, est tout simplement magnifique, peut-être la meilleure des quatre titres inauguraux de la nouvelle collection Rivages/Casterman/Noir.

Pauvres zhéros
Scénario et dessin Baru, adapté du roman de Pierre Pelot
Casterman, 2008 - 88 p. coul. - Collection Rivages/Casterman/Noir – 15,95 €

[Chronique parue dans l'Ours Polar n°47/48, Février 2009]

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