samedi 15 février 2014

[Nouveauté] - Perico, de Hautière et Berthet (Dargaud)


Cuba, 1958. Joaquin Lima est un jeune  home qui  bosse tous les jours comme serveur au casino Sans-Souci, propriété du parrain local, Santo Trafficante, un homme craint, et proche de Batista, l'homme encore (fort du)  au pouvoir, mais dont l'armée peine à contenir les rebelles castristes. Joaquin ne fait pas de vagues, et ses rêves ne le portent pas plus loin que les murs du  Sans-Souci, dont il espère un jour diriger l'une des tables de jeu. L'arrivée de Carlos, son frère, va venir chambouler cette vie tranquille : en acceptant de le prévenir de l'arrivée d'un américain au casino, Joaquin se trouve très vite mêlé à une affaire plus que dangereuse et qui va le pousser à fuir, en compagnie d'Elena, belle à tomber et sublime chanteuse,...  et surtout  protégée de Santo Trafficante. Le jeune Joaquin va-t-il avoir les épaules assez solides pour résister à la meute ?

Philippe Berthet, dont les débuts s'inscrivirent sous le signe du polar, avec "Couleur café" (1980), et surtout les trois enquêtes du Privé d'Hollywood (avec Rivière et Bocquet, 1985-90), renoue avec le genre avec ce Perico - "perruche" en espagnol, mais aussi cocaïne en argot cubain- et emmène à nouveau ses lecteurs sur les routes américaines, qu'il affectionne particulièrement, avec un départ de Cuba, cette fois. Et comme dans son excellent "Sur la route de Selma" (scénario de Tome) (Dupuis, 1991) (un des meilleurs polars des années 90)(et fin des parenthèses), voici les personnages entraînés dans ce qui s'annonce comme un road-movie sous tension. Régis Hautière en jette en tous cas dans le  premier tome de ce dyptique les bases solides, en présentant la proie, les chasseurs... et la femme (peut-être ?) fatale au milieu. Le tout avec une toile de fond historique bienvenue, qui permet à Berthet de restituer une atmosphère fifties toute en élégance - sa marque de fabrique - et violence feutrée à la fois.  Les couleurs de Dominique David, magnifient quant à elle les ambiances nocturnes, les scènes de bar, dans les chambres et donnent ce ton tranquillement inquiétant à Perico. Au final, un premier tome qui aiguille la curiosité, pour un retour intéressant au genre par le dessinateur.  Cet album, ouvre d'ailleurs, une collection "Ligne noire", dirigée par Berthet lui-même.

Et depuis le 13 février, jusqu'au 9 mars, la Galerie Champaka, à Bruxelles, accueille une exposition, avec notamment, les originaux de Perico. Pour plus d'info, c'est par ici.

Perico - Tome 1
Texte Régis Hautière et dessin de Philippe Berthet
Dargaud, 2014 - 64  pages couleur - Collection Ligne Noire
14,99 €

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