jeudi 6 août 2009

Le Sang des voyous (2006)


Louis est un tueur. Mais lui aussi arrive au bout de la route. La maladie, qu’il ne supporte qu’avec la morphine. Et au moment de passer l’arme à gauche, il remonte le cours de sa vie et part à la rencontre de son passé. Il retrouve un à un tous ceux – et celles, surtout - qui ont compté pour lui, mais si les gens ont changé, les mots de Louis sont toujours restés les mêmes :
«
Quand Louis sortit les mains de ses poches et fit apparaître un trou entre les yeux du garçon en noir, les rires cessèrent et seule la fumée des cigarettes continua de bouger ».
En sera-t-il autrement lorsqu’il s’agira de revoir le seul amour de sa vie, et de lui demander où se trouve leur fille qu’il n’a pas vu depuis seize ans ?

Le Sang des voyous marque le retour d’un des duos les plus renommés de la bande dessinée, pour ce qui est certainement l’un de leurs meilleurs albums. Il vient en tous cas – si cela était encore nécessaire – dissiper définitivement le malentendu autour du tandem et que l’on pourrait résumer à la question : Loustal et Paringaux est-ce vraiment de la BD ? La réponse est éclatante avec cet album où le dessin, splendide, de Loustal répond au texte très écrit de Paringaux, et que s’enchaînent les cases avec une fluidité exemplaire, que bougent les personnages sans temps morts, et que vit cette histoire au parfum tragique. Alors, d’accord il y a toujours une économie de bulles dans les planches de Loustal, et certaines - grandes - cases sont plus proches du tableau que de la vignette traditionnelle. Mais ne vous y trompez pas : Le Sang des voyous vous plonge au cœur d’une France des années quarante et vous raconte une histoire. Une vraie, que vous ne lâcherez pas. Comme seule la bande dessinée sait le faire…

Le Sang des voyous
Scénario Philippe Paringaux et dessin Loustal
Casterman, 2006. – 72 p. coul. – 14,95 €

[Chronique parue dans l'Ours Polar n°39 - Octobre 2006]

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