jeudi 25 août 2016

[Rencontre exclusive et inopinée] - Maggy Garrisson : "J'en connais qui feraient bien de se méfier..."


Ami-e-s du noir (et rouge), Bédépolar sort de sa torpeur estivale et revient avec scoop : une conversation avec Maggy Garrisson, la vraie, la seule, l'unique ! J'étais en effet en vadrouille à la capitale, lorsque, Canal Saint-Martin, j'aperçois une silhouette qui m'est familière. Damned ! Mais c'est Maggy ! N'écoutant que mon amour de l'information, je m'approche de celle que je tiens pour ma détective préférée et l'aborde sans plus de chichi. Je crains un peu le retour de bâton. Mais non... Enfin, pas tout de suite...

- Maggy Garrisson ? Mais que faites-vous ici ? Nous vous croyions à Londres...

- Ah, je vois qu'on ne peut pas faire deux pas incognito, même à Paris... Oui, c'est bien moi, mais ce que je fais ici, je ne suis pas sûr que cela vous regarde...

- Hum, je me disais tout de même, vos fans seraient ravis d'en savoir un peu plus sur vous, car à part ces aventures Londoniennes, on ne sait pas grand-chose de vous.

- Et alors ? Je ne vois pas trop en quoi ma vie peut intéresser mes fans. Et puis mes aventures Londoniennes ?  Mais de quoi parlez-vous ? Tout de même pas de ces odieux illustrés qui sont parus chez vous sans mon autorisation ? Deux livres totalement scandaleux ! Dire que j'ai été obligée d'acheter ces deux choses pour me rendre compte de l'étendue des dégâts. Je ne voulais positivement pas y croire !

- Ah bon, vous n'étiez pas au courant ? Mais, pourtant, ce sont deux albums absolument délicieux. Une autre manière de raconter le polar. Avec un peu d'humour, noir, je vous l'accorde...

- Ah, parce qu'un titre comme "Fais un sourire Maggy !", vous trouvez ça drôle vous ? Franchement, est-ce que j'ai une tête à faire peur ? Qui vous dit que je ne suis pas la première des drôlesses ? 

- Euh...

- Et quant au deuxième tome, alors là, c'est le ponpon ! "L'Homme qui est entré dans mon lit", mais je rêve !!! De quoi je me mêle ? On frôle le harcèlement, là ! Et puis, je mets qui je veux sous ma couette. Le type qui est soit-disant rentré dans mon lit, en plus, c'est pas tout à fait mon genre... Je suis plutôt beau gosse barbu à lunettes. 

- Hmm. Vous êtes au courant, qu'un troisième tome vient de sortir ? 
 
- Quoi ??? Mais c'est pas vrai ?

- Euh, si. D'ailleurs tenez, regardez, il a même été pré-publié dans le magazine Spirou (coup de bol, j'avais le numéro 4079 dans mon sac. Je ne me déplace jamais sans un Spirou). 
 
- Mais ... N'importe quoi !!! Moi, menacée par un flingue ??? Mais c'est le monde à l'envers ! J'en connais qui  feraient bien de se méfier, à force de me tourner en ridicule. (elle marque un temps d'arrêt et feuillette vite fait le numéro). Et puis c'est quoi cette histoire ? On se croirait dans Storage Wars... moi qui ne mets jamais les pieds dans la moindre brocante. Mais dites-moi : venez-donc jusqu'à chez moi, je vais vous montrer quelque chose...


 J'hésite un peu, mais finalement, je suis Maggy, qui, m'apprend-elle en chemin, a un petit pied-à-terre dans le coin, pas loin du canal. On y arrive vite et me voici assis dans son canapé, face à ses bouquins, une bière à la main. Maggy s'est absentée dans une pièce voisine et quand elle revient, elle a un flingue à la main... Elle sort le tome 1 de "ses" aventures et se laisse tomber dans son fauteuil.

- Bon. J'ai beau faire des efforts, c'est vraiment n'importe quoi ce truc. Et puis, franchement, elle me ressemble pas vraiment cette Maggy ! C'est pas à mon avantage, en plus... Je vais devoir sévir.

Elle pose l'album sur la table basse, me regarde fixement et, calmement, elle me demande :

- Dites-moi, jeune homme, vous m'avez l'air bien informé sur moi. Je suis sûr que vous connaissez les auteurs de ces histoires. Je vais aller leur rendre une petite visite.

- Ah, euh, c'est à dire, que, non, je ne les connais pas vraiment, enfin, je ne sais...

Elle me colle le canon dans la narine gauche.

- C'est à dire que je crois bien que le dessinateur, Stéphane Oiry, est en dédicace, ce samedi, au Mans. Je crois que je dois avoir une pub dans mon sac. Vous permettez ? Ah oui, c'est ça, la couv' de l'édition spéciale pour la librairie Bulle... Voyons, j'ai écrit au dos... 15h - 18h...

Maggy a un petit sourire en coin. 
 
- Merci. Je crois que je vais partir en week-end à la campagne. La porte, c'est par là...

Je suis parti sans demander mon reste, la honte au front, la moitié de ma Guinness bue, et le moral dans les chaussettes. 
 
Alors, cher-e-s ami-e-s de Maggy, si vous la voyez débouler, ce samedi 27 à la librairie Bulle, au Mans, essayer de la calmer un peu. Je l'ais sentie un peu énervée. Et si vous voyez Stéphane Oiry, et que les choses tournent mal, dites-lui bien de ma part : Je ne voulais pas que les choses finissent comme ça. 
 
Mais non. Cela ne peut pas se passer comme ça. 
Allez, demi-tour, je retourne voir Maggy. J'ai une bière à finir, non ?