lundi 22 avril 2019

[Cubisme, meurtre et sac de couchage ] - L’enquête de l’Inspecteur Mc Cullehan, par Pierre Schilling (Les Requins Marteaux)

Un meurtre a été commis rue Scrameustache. Mc Cullehan, le meilleur enquêteur de la brigade est envoyé sur place par le commissaire. Il part avec Davis, le seul équipier disponible pour cette délicate affaire. Un co-équipier qui risque d’être moins efficace que l’inspecteur-star : il est coincé dans son sac de couchage dont il n’arrive pas à défaire la fermeture. Il fera les trois-quarts de l’enquête comme ça, et quand il se libère... Hum, hum
Sur place, Mc Culleham, perspicace, constate que la victime a encore l’arme du crime plantée dans le cou : une fléchette estampillée « Jivaros ». N’écoutant que son instinct, l’inspecteur oriente son enquête vers les indiens de la ville. Il n’est pas au bout de ses surprises…
 




Et nous non plus !!! De situations absurdes en dialogues surréalistes, l’enquête, si on peut appeler cela comme ça suit son cours, et l’inspecteur se laisse mener par le bout du nez de bout en bout, par les protagonistes (témoins, suspects, victimes) qui lui racontent n’importe quoi. Des jumeaux qui sont des triplés, voire plus, une triade chinoise qui se trompe de victime, des indiens qui s’appellent tous Johnsdale par commodité (celui qu’interroge Mc Cullehan était dans une autre vie Tourteau Timide…) des suspects qui donnent dans la critique d’art contemporain, le portrait du coupable donné à l’inspecteur pour l’aider, dans une version cubiste mais néanmoins très reconnaissable (par un témoin…). N’en jetez plus ! Cela s’appelle tordre vraiment les clichés du genre, pour dire que parfois on se fout un peu du lecteur, peut-être ? Là, pas du tout, c'est plutôt les auteurs de polars paresseux qui pourraient se sentir visés. Et c’est excellent ! Le tout dans un bel album à l’italienne, au style graphique alerte, et aux couleurs chatoyantes, un plaisir pour les yeux ! Inimitable !





L’enquête de l’Inspecteur Mc Cullehan ***


Texte et dessin Pierre Schilling


Les Requins Marteaux, 2019 – 88 pages couleurs – 16 €

lundi 14 janvier 2019

 [Espace polar SNCF] – Le Polar à Angoulême : Fauve, Giallo et DOA !

Angoulême, c’est dans moins de quinze jours et pour les amateurs de BD polar, c’est, comme chaque année depuis l’instauration du Fauve polar SNCF, du côté de l’espace polar SNCF que ça se passera. Mini-guide à l’usage des amateurs et trices de Noir.




Pour commencer, côté sélection, l’équipe du festival a retenu cinq albums de haute tenue, dans des genres bien différents (la chronique des albums sur ActuaBD en cliquant sur les titres)


 
The Fix est le crime comic du lot. Et quel crime comic ! On suit les coups tordus de deux flics corrompus jusqu’à la moelle, qui ne reculent devant rien pour éponger une dette contractée auprès d’un psychopathe de premier ordre. Un premier tome qui décape sévère… par Nick Spencer et Steve Lieber (Urban Comics)




Grammercy park se passe aussi aux Etats-Unis, mais dans un registre beaucoup plus soft… en apparence. Dans le New York de 1954, une jeune femme mystérieuse n’a rien trouvé de mieux que d’installer ses abeilles en haut d’un immeuble avec vue sur l’appartement du parrain de la ville. Mais pour quelle raison ? Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux instillent un suspense grandissant tout hitchockien… (Gallimard)



Killmy mother se déroule lui aussi aux Etats-Unis, mais on remonte le temps jusqu’à 1933 cette fois et à la ville de Bay City où une grande et élégante blonde vient frapper à la porte d’un privé alcoolique et crasseux. L’affaire ? Retrouver son ancienne prof de théâtre, avec qui la blonde a tout de même un sacré air de famille… Un véritable hommage au récit Noir des années 50, signée par le vétéran Jules Feiffer (89 ans!) (Actes Sud BD)



VilleVermine est une autre album surprenant, où le héros est une armoire à glace un brin réservé voire taciturne, mais qui n’a aucun mal à dialoguer avec les objets qui l’entourent… et lui répondent ! Embarqué la recherche d’une femme dans une ville « poisseuse, grouillante, poisseuse », il va se coltiner une galerie de personnages haute en couleurs. Un premier tome vraiment réussi, par Julien Lambert (Sarbacane)



Enfin avec Les Visés, on repart vers les Etats-Unis, cette fois en 1966, au coeur du Texas et de la ville d’Austin, sur les traces de Charles W. Whitman, passé à la postérité pour avoir été l’un des premiers tueurs de masse du pays, avec une tuerie sur les étudiants de l’université de la ville. Un autre album déroutant, par Thomas Gosselin et Giacomo Nanni (Cambourakis)




Et côté programme, pas mal de belles rencontres en perspectives



Ainsi, dès le vendredi 25 janvier j’aurai la joie de retrouver l’inoxydable et sémillant animateur de l’espace, Fred Ferrer et d’accueillir avec lui, Julien Lambert à 11h

 
 Puis à 14h, une nouveauté sur l’espace « Esquisse polar » où Fred Ferrer recevra Massimo Semerano et Doug Headline pour leur superbe « Midi minuit » (Dupuis), dans l’univers du giallo
Cet album est en lice lui pour le Prix SNCF du Polar.



Et à 16h30 autre rencontre avec Thomas Gosselin et Giacomo Nanni animée cette fois par la non moins sémillante Clémentine Thiébault et Fred Ferrer



Le Samedi 26, à 11 h, autre nouveau rendez-vous, avec l'auteur de polars DOA autour de son « panthéon de la BD ». Animé par Thomas Séraphine et  Clémentine Thiébault




A 14h, ce même samedi, rencontre avec Christian Cailleaux et Thimothée de Fombelle animé par le duo de choc Sonia Déchamps et Thomas Séraphine 
 



Et enfin, dimanche 27 janvier à 15h les deux Fred sont de retour pour la rencontre-Dédicaces avec le Lauréat Fauve Polar SNCF 2019.




Voilà une partie du programme, rendez vous sur le site du FIBD, pour plus détails, et ici sur Bédépolar, pour des nouvelles du Fauve Polar au jour le jour à partir du jeudi 23.