Deux nouveaux coups de feu dans la chaleur de l'été : les adaptations de "Dernière station avant l'autoroute" et "Le Kid de l'Oklahoma", dans la très classieuse collection Rivages/Casterman/Noir. La première est signée Mako et Daeninckx, d'après le roman d'Hugues Pagan, et la seconde d'Olivier Berlion, d'après l'oeuvre d'Elmore Leonard.
Je reviendrai très bientôt sur ces deux albums, mais en attendant, je ne résiste pas à vous livrer un extrait d'une interview d'Olivier Berlion, à paraître en octobre dans la vénérable revue "813".
Extrait où il est bien entendu question de littérature noire et de bande dessinée...
Je reviendrai très bientôt sur ces deux albums, mais en attendant, je ne résiste pas à vous livrer un extrait d'une interview d'Olivier Berlion, à paraître en octobre dans la vénérable revue "813".
Extrait où il est bien entendu question de littérature noire et de bande dessinée...
En 2003, vous adaptez une nouvelle de Tonino Benacquista « La Culture de l'elaeis au Congo Belge », sous le titre « Coeur tam tam ». Comment s’est passée cette rencontre avec Tonino Benacquista ?
Comme un rêve. Je dis à mon éditeur que j'adorerais travailler avec lui d'autant que sa première incursion dans la BD, "L'Outremangeur", était pour moi une réussite. 15 jours plus tard il organise un rendez-vous. Tonino me propose une nouvelle de son recueil "La machine à broyer les petites filles" chez Rivages, dont-il aimerait profiter de l'adaptation en BD pour développer davantage son idée de départ. Ce fut un an de plaisir pur. On était comme des gosses en train de fabriquer un récit totalement rocambolesque, improbable. J'envoyais mes propositions de découpage à Tonino revenait dessus, ajoutait, retirait des éléments. Beaucoup de fous rires, et un vrai respect l'un pour l'autre.
Il y a depuis quelques années un engouement éditorial évident pour les adaptations de polars en BD. Etes-vous à nouveau tenté par une autre incursion dans le domaine ?
Je suis en plein dedans car je viens de terminer pour Rivages noir/Casterman l'adaptation du Kid de l'Oklahoma d'Elmore Léonard (autre auteur adulé...). Une sorte de western sans cheval, ambiance Bonnie and Clyde. un nouvel univers pour moi et beaucoup de plaisir. J'ai choisi un angle d'adaptation particulier, celui d'un journaliste qui relate le récit de Carl Webster, marshall des Etats-Unis en passe de devenir une légende et son affrontement avec Jack Belmont, un fils de bonne famille, devenu braqueur de banque par vice. Cet angle docu-fiction s'est imposé à moi à la lecture, car Elmore Leonard s'évertue tout au long du roman à faire des clins d'oeils aux mythes américains de l'époque (Lindbergh, Ford, Dilllinger, le Ku klux klan...), le tout étant très documenté pour donner une impression de réalité quand à l'existence de son héros. Je m'aperçois à l'occasion de la sortie qu'Elmore Leonard est très connu et apprécié par les auteurs de BD et cela ne m'étonne pas. Son écriture rythmée, décalée, parsemée de personnages originaux et souvent haut en couleur développe automatiquement un fort potentiel visuel.Je reviens du festival de Sollies Ville présidé cette année par Art Spiegelman, où la collection Rivage/Casterman vient de recevoir un prix collectif pour l'ensemble de la production (un magnifique trophée dessiné par Bilal himself). Actuellement je suis sur l'adaptation de « La commedia des ratés » de Tonino Benacquista, mon roman préféré de lui. De plus j'ai découvert que mon beau-père est originaire de la ville de Sora où se déroule une grande partie du récit et dont est originaire Tonino. Du coup pour les répérages ce fut du beurre et j'ai pu totalement m'immerger dans l'ambiance. Adapter ces romanciers (je suis seul aux commandes) me permet de comprendre un peu mieux les mécanismes et le génie de ces auteurs pour parvenir à les servir au mieux tout en y apportant ma sensibilité et ma propre rythmique. C'est une expérience très enrichissante pour moi. Merci à eux pour leur confiance en espérant qu'ils ne seront pas déçus.
Moi, je vous le dis tout net : franchement, Olivier Berlion a un talent fou, et son trait réaliste est parfait pour le polar. Je vous en recause très vite !
Le Kid de l'Oklahoma
Texte et dessins d'Olivier Berlion,
d'après le roman d'Elmore Leonard
Casterman, 2010. - 120 p. coul. -
Collection Rivages/Casterman/Noir 18 €
Je suis en plein dedans car je viens de terminer pour Rivages noir/Casterman l'adaptation du Kid de l'Oklahoma d'Elmore Léonard (autre auteur adulé...). Une sorte de western sans cheval, ambiance Bonnie and Clyde. un nouvel univers pour moi et beaucoup de plaisir. J'ai choisi un angle d'adaptation particulier, celui d'un journaliste qui relate le récit de Carl Webster, marshall des Etats-Unis en passe de devenir une légende et son affrontement avec Jack Belmont, un fils de bonne famille, devenu braqueur de banque par vice. Cet angle docu-fiction s'est imposé à moi à la lecture, car Elmore Leonard s'évertue tout au long du roman à faire des clins d'oeils aux mythes américains de l'époque (Lindbergh, Ford, Dilllinger, le Ku klux klan...), le tout étant très documenté pour donner une impression de réalité quand à l'existence de son héros. Je m'aperçois à l'occasion de la sortie qu'Elmore Leonard est très connu et apprécié par les auteurs de BD et cela ne m'étonne pas. Son écriture rythmée, décalée, parsemée de personnages originaux et souvent haut en couleur développe automatiquement un fort potentiel visuel.Je reviens du festival de Sollies Ville présidé cette année par Art Spiegelman, où la collection Rivage/Casterman vient de recevoir un prix collectif pour l'ensemble de la production (un magnifique trophée dessiné par Bilal himself). Actuellement je suis sur l'adaptation de « La commedia des ratés » de Tonino Benacquista, mon roman préféré de lui. De plus j'ai découvert que mon beau-père est originaire de la ville de Sora où se déroule une grande partie du récit et dont est originaire Tonino. Du coup pour les répérages ce fut du beurre et j'ai pu totalement m'immerger dans l'ambiance. Adapter ces romanciers (je suis seul aux commandes) me permet de comprendre un peu mieux les mécanismes et le génie de ces auteurs pour parvenir à les servir au mieux tout en y apportant ma sensibilité et ma propre rythmique. C'est une expérience très enrichissante pour moi. Merci à eux pour leur confiance en espérant qu'ils ne seront pas déçus.
Moi, je vous le dis tout net : franchement, Olivier Berlion a un talent fou, et son trait réaliste est parfait pour le polar. Je vous en recause très vite !
Le Kid de l'Oklahoma
Texte et dessins d'Olivier Berlion,
d'après le roman d'Elmore Leonard
Casterman, 2010. - 120 p. coul. -
Collection Rivages/Casterman/Noir 18 €