Derrière
un titre en hommage aux Contes bleus – et rouges – du chat
perché, se cachent de véritables tranches d’un quotidien plus
sombre. Mais là où Marcel Aymé choisissait la campagne pour les
mésaventures de ses deux gamines débrouillardes, Remedium invite
lui à une rencontre avec la banlieue, les cités, où les hommes et
les femmes qui y vivent doivent aussi faire preuve d’imagination,
de solidité, de solidarité, de résistance, pour s’en sortir,
pour échapper au mektoub , ce destin presque tout
tracé… Ou pour vivre, tout simplement.
En
sept histoires courtes et intenses, Remedium raconte la rue, le
trafic, le désœuvrement, les bandes, les garçons et les filles,
les frères et les sœurs, et combien rien n’est simple, pour
personne, en particulier pour les femmes. Ces sept récits
transpirent l’humanité, l’authenticité, la sincérité :
beaucoup de ce qui s’y passe, s’y dit, a véritablement été
vécu par l’auteur, et cela se sent. Mais encore fallait-il réussir
à se faire le passeur de ces scènes anonymes de la vie urbaine.
Remedium y parvient non seulement grâce à un dessin qui sait rendre
compte à la fois des émotions intérieures comme des événements
extérieurs, mais aussi grâce à une véritable musicalité du
texte. Les dialogues et pensées intimes de ses personnages semblent
parfois taillés pour le slam, et donnent une force à ces histoires.
Et de l’espoir, comme la toute dernière histoire le laisse
entrevoir, malgré une situation difficile.
Une belle réussite chez un éditeur, des Ronds dans l'O, inlassable découvreur de talents.
Remedium
parle de son travail ici :
Les
Contes noirs du chien de la casse ***
Scénario
et dessin Remedium
Des
Ronds dans l'O, 2017 – 70 pages noir et blanc – 15 €
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