Pour
sa huitième édition, le festival polar « Regards Noirs »de Niort a innové, côté neuvième art, en lançant un nouveau prix
consacré à la bande dessinée, celui de la meilleure adaptation
polar d’un roman : le Prix Clouzot de la BD.
Avec pas loin de 200 albums tirés d’oeuvres littéraires, dont une bonne quinzaine dans le genre « noir », l’idée était bonne, sinon légitime, et la sélection finale de cinq albums était assez attrayante.
Avec pas loin de 200 albums tirés d’oeuvres littéraires, dont une bonne quinzaine dans le genre « noir », l’idée était bonne, sinon légitime, et la sélection finale de cinq albums était assez attrayante.
Etaient ainsi en compétition, pour cette première : Puzzle, de Mig et Thilliez d’après son roman (Ankama), L’Homme au sang bleu de Moynot d’après Malet (Casterman), Intempérie de Javi Rey d’après Jesus Carrrasco (Dupuis), L’été en pente douce de JC Chauzy et Pierre Pelot d’après son roman (Fluide Glacial) et Le temps des sauvages de Sébastien Goethals d’après Thomas Gunzig.
Et c’est ce dernier album que le jury, sous la direction de Paul Ardenne, commissaire de l'exposition "Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine" a choisi de couronner, récompensant l’oeuvre la plus forte de la sélection.
Si vous ne connaissez pas cet album, voici sa présentation, par Futuropolis :
Et c’est ce dernier album que le jury, sous la direction de Paul Ardenne, commissaire de l'exposition "Clouzot et les arts plastiques, une suite contemporaine" a choisi de couronner, récompensant l’oeuvre la plus forte de la sélection.
Si vous ne connaissez pas cet album, voici sa présentation, par Futuropolis :
« Manuel
de survie à l’usage des incapables,
quatrième roman de l’auteur Belge Thomas Gunzig dénonce la
société contemporaine qui consomme à outrance et sans garde-fou.
Rentabilité à tous prix et compétition insatiable pour le profit
en tout. Dépenses matérielles et débauche humaine. Le monde
connait un engrenage maladif. C’est la décadence. Gunzig, en marge
des clichés sur le sujet parvient à le raconter avec autant
d’humour que de cynisme. Ses personnages sont monstrueux et
viennent nourrir une fable atroce mais drôle qui se joue tout autant
des codes du thriller que du roman noir dans un rythme saccadé comme
pour dire les convulsions du monde en bascule. L’adaptation
personnelle qu’en propose Sébastien Goethals révèle les
ambiances dantesque et kaléidoscopique du roman, sa poésie et sa
violence. Le
Temps des sauvages
croque un monde féroce où le vivant est privatisé et où les
mutations génériques sont courantes. L’homme deviendra-t-il
réellement un loup pour l’homme ? Sébastien Goethals mord la
fureur et la cruauté de la vie consumériste brutale »
Cet album dense est d’une richesse assez impressionnante, tant par ses thèmes abordés que par la pertinence des choix graphiques et narratifs de Sébastien Goethals : « couleurs » judicieuses pour le futur évoqué dans l’histoire, réussite dans la mise en image des hommes-loups, psychologie fouillée des personnages, et… scènes d’action saisissantes. Au final, on se trouve plongé dans un vrai suspense, qui monte progressivement, sur fond de discours intelligent et intelligible sur la société de consommation de demain… d’aujourd’hui ?
Cet album est un peu à part dans la production de Sébastien Goethals, plus habitué à la case « thriller » (Dans mes veines, Tower, Zodiaque…) qu’à des plongées au coeur de notre société à la dérive. On ne va surtout pas s’en plaindre, et espérer que ce prix confirmera à son auteur qu’une autre bande dessinée est possible pour lui… et que ses lectrices et lecteurs ne demandent qu’à le suivre dans cette nouvelle voie.
Et une dernière chose, tout de même : une fois tournée la dernière page, l’envie d’aller se plonger dans le roman de Thomas Gunzig est assez forte.
Cet album est un peu à part dans la production de Sébastien Goethals, plus habitué à la case « thriller » (Dans mes veines, Tower, Zodiaque…) qu’à des plongées au coeur de notre société à la dérive. On ne va surtout pas s’en plaindre, et espérer que ce prix confirmera à son auteur qu’une autre bande dessinée est possible pour lui… et que ses lectrices et lecteurs ne demandent qu’à le suivre dans cette nouvelle voie.
Et une dernière chose, tout de même : une fois tournée la dernière page, l’envie d’aller se plonger dans le roman de Thomas Gunzig est assez forte.
Un autre signe de la grande réussite de cette adaptation.
Le
temps des sauvages ****
Scénario
et dessin Sébastien Goethals d’après Thomas Gunzig
Futuropolis,
2016 - 272 pages en bichromie – 26 €
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