Auckland, à la veille des élections.
Pita Witkaire est le candidat, maori, de "La voie humaine", qui prône une sortie du capitalisme dévoyé, aux mains des marchés financiers, pour un retour à des valeurs plus humanistes. Mais sa campagne, en phase ascendante, va en prendre un coup lorsqu'on va découvrir le cadavre de sa fille Sandra, sur une plage huppée de la ville. C'est Jack Kenu, flic maori lui aussi, vivant - mal - une solitude contrainte, qui lui annonce la nouvelle et est chargé de l'enquête. Celle-ci l'amène à retrouver Keri, son ex, qui l'a quitté sept ans plus tôt, et qui enseigne dans une des écoles alternatives de la Voie Humaine. Et où Sandra était étudiante, jusqu'à ce qu'elle plaque tout il y a peu, ne voulant visiblement plus entendre des théories de son père... Jack va se lancer tenter de résoudre cette affaire, autant pour Pita Wittkaire, que pour lui-même et son amour, peut-être pas définitivement perdu...
Première uncursion dans la BD pour Caryl Férey, dont on reconnait immédiatement la patte, la griffe devrait on dire. Ses personnages sont forts, bien cabossés par la vie, et l'univers dans lequel ils évoluent est celui de cette Nouvelle Zélande chère à son coeur, là où il avait situé ses deux premiers romans Haka et Utu. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une adaptation, mais bien d'un scénario original, où la culture maorie est pregnante, tout au long de l'enquête de Kenu. La dimension politique de l'affaire, et donc du dyptique, est une aussi une marque de fabrique de l'auteur, fidèle ici à ses convictions. Pour la mise en images de cette histoire il a été associé à l'Italien Giuseppe Camuncoli, artiste à ranger plutôt dans la famille "comics", ce qui n'est guère surprenant quand on sait qu'il a travaillé, entre autres, sur Hellbalzer ou Spiderman. Toujours est-il que son trait nerveux colle bien à l'univers de Caryl Férey, et que les couleurs, sont assez bien foutues (signées Stéphane Richard), pour ce qui est ,au final, une histoire assez glauque.
Notons au passage qu'Ankama soigne une nouvelle fois l'emballage, et que jusque dans les couvertures, l'éditeur a choisi de faire sens : collez donc les deux albums l'un à l'autre, et vous obiendrez un dessin qui résume à lui seul les thématiques de "Maori", avec ces deux personnages, tatoués, qui se tournent le dos, au milieu de rubans "Police line do not cross". Jusqu'où va la rancoeur ? Quand commence le pardon ? L'incommunicabilité est-elle définitive ? Autant de questions auxquelles la lecture de Maori apporte des débuts de réponses... en plus d'être un thriller prenant.
Maori 1 ( La voie humaine) et 2 (Keri) ***
Scénario Caryl Férey et dessins Giuseppe Camuncoli
Ankama, 2013-14 - 2 volumes de 64 pages couleurs chacun - Collection Hostile Holster - 14,90 €
Ce blog est entièrement consacré au polar en cases. Essentiellement constitué de chroniques d'albums, vous y trouverez, de temps à autre, des brèves sur les festivals et des événements liés au genre ou des interviews d'auteurs.
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Bonne balade dans le noir !
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