San
Francisco, août 1983. L'inspecteur Spadaccini a du pain sur la
planche : 9 personnes exécutées en pleine rue, en moins de 10
secondes, par un tireur isolé... et pour le moins habile et rapide.
L'endroit où était placé le tueur, un toit en terrasse offrant une
vue imprenable et un angle de tir parfait, est vite identifié par
l'inspecteur, qui découvre aussi sur place, la signature du sniper :
9 douilles disposées pour former un signe qu'il ne déchiffre pas
tout de suite. Mais les douilles elles, parlent immédiatement à
Spadacinni : le fusil qui a servi au massacre est un Carcano, le même
que celui utilisé par Lee Harvey Oswald. S'il en est sûr, c'est
parce qu'il était là, 20 ans plus tôt, en novembre 1963, à
Dallas, et qu'il faisait partie du service de sécurité qui n'a pu
empêcher l'assassinat de Kennedy. Commence alors pour "le flic
le plus désaxé de la ville" - dixit le San Francisco Tribune -
une enquête qui va le ramener vers un passé fait de projets
scientifiques top secrets, dont les ratés éclatent au grand jour et
risquent bien d'éclabousser beaucoup de monde s'ils sont dévoilés...
Pécau et Duval ont
placé cette nouvelle série policière sous l'égide d'Antonio
Gramsci, dont la citation "Un
monde se meurt, un nouveau monde tarde à apparaître... Dans ce
clair-obscur apparaissent les monstres". Une
citation que Colin Wilson illustre dès la première planche, où est
également donnée la clé du surnom de Spadacinni : Wonderball (en
fait, l'équivalent américain des Kinder Surprise, avec leur jouet à
l'intérieur). Bon, ce démarrage n'annonce, bien sûr, par un roman
graphique sur la vie du fondateur du Parti Communiste italien que fut
Gramsci, mais bien un polar qui joue intelligemment avec un épisode
de l'Histoire universelle, l'assassinat de Kennedy, bien présent
dans la mémoire collective. Pécau et Duval, en fans du Dirty Harry
d'Eastwood, ou du Bullit campé par McQueen, ont choisi d'envoyer au
feu un inspecteur du même acabit, un peu tête brûlée, toujours à
la marge de la légalité, et ont introduit un élément cher aux
adeptes de la théorie du complot : un secret pour lequel les grands
moyens sont mis en oeuvre pour qu'il le demeure. Le tout est donc
dessiné par Colin Wilson, parfait pour ce genre d'histoire, en tous
cas l'homme de la situation pour restituer les ambiances d'époque.
Cela donne un premier tome réussi, avec un final en cliffhanger, of
course...
Wonderball
- 1 : Le Chasseur ***
Scénario
Fred Duval et Jean-Pierre Pécau - Dessin Colin Wlison
Delcourt,
2014 – 56 pages couleur – (Série B)
14,50
€
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