Le tome 1 de l’Atom Agency « Les Bijoux de la Begum » avait vu la naissance d’une équipe d’enquêteurs composée du fringuant Atom Vercorian, fils d’un commissaire parigot-arménien, de sa sémillante assistante Mimi Pinçon, et de Joseph Villain, alias Jojo-La-Toupie, catcheur rangé des rings, mais toujours affûté sous ses costumes trois pièces.
Un trio de choc qui n’est évidemment pas sans en rappeler un autre, bien connu des amateurs de polar en général et des fans de Tillieux en particulier : Gil Jourdan / Queue-de-cerise / Libellule. Un hommage d’autant plus assumé que les enquêtes de l’Atom Agency se déroulent dans les années 50, et qu’on y retrouve la même ambiance que dans les albums de Tillieux… avec la patte Yann, et la ligne claire dynamique d’Olivier Scwhartz.
Dans ce deuxième opus, Atom est chargé de retrouver Annette, alias Petit Hanneton, ambulancière intrépide de la 2ème DB, véritable héroïne de guerre, comme pourrait en témoigner le père dAtom… C’est d’ailleurs à lui que s’adresse d’abord un camarade de front pour la chasse au Petit Hannneton, mais le désormais commissaire est sur la piste de René la Canne, insaisissable ennemi public numéro 1 du moment. L’agence entre donc en piste, dans une histoire qui n’est pas du cinéma, même si deux Jean vedettes de l’époque sont de la partie : Gabin et Marais… Rien que ça ! Sans oublier la diaspora arménienne en pleine cérémonie de l’Agra Hadig du fils du cousin Chanouk Berberian d’Atom. C’est dire si le cocktail est corsé !
Et
bien voici un épisode tout aussi mouvementé que le précédent,
avec un petit côté glamour en plus, et un aspect « historique »
plus prononcé puisque l’ancrage de l’intrigue trouve son origine
à la fin de la seconde guerre mondiale. Cela donne un épisode
légèrement moins polar que le précédent, mais tout aussi plaisant
à suivre, avec notamment cette immersion dans les traditions
arméniennes qui permettent aussi à Yann d’assouvir son goût
immodéré et légendaire des bons mots. Quant à Schwartz, ce n’est
vraiment pas lui faire offense que de voir en lui le digne héritier
de Chaland, notamment lorsqu’il dessine ces grandes cases où se
croisent des foules de personnages, et où l’oeil se perd avec
délices dans les poses et attitudes de chacun d’entre eux. Et d'ailleurs pour prolonger le plaisir, faites donc un petit tour au Club des amis du dessinateur, vraiment sympa.
L’album s’arrête sur une promesse d’une enquête qui s’annonce plus compliquée pour la famille Vercorian, et où le paternel semble être plus intimement lié… Retour annoncé d’un récit plus sombre ?
Atom
Agency – Petit Hanneton ***
Scénario Yann et dessin Olivier Schwartz
Dupuis, 2020 – 56 pages couleurs – 15,95 €
Et aussi : Tome 1 - Les Millions de la Begum****
Dupuis, 2018 - 56 pages couleurs - 15,95 €
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