Enfer ! Le 25 décembre approche à la vitesse d'une balle perdue et vous ne savez pas encore quoi offrir à cet oncle un peu bizarre que vous ne voyez qu'une fois l'an. Ou à votre copine qui ne lit que des romans de Marc Lévy. Ou à votre copine qui ne lit que des essais de Michel Onfray. Ou à vos parents qui aimaient bien Tif et Tondu, dans leur folle jeunesse. Ou à votre neveu qui ne jure que par les mangas.
Et vous vous dites qu'une BD serait du plus bel effet au pied du sapin. Oui, mais laquelle ?
Vous pouvez compter sur les éditeurs pour sortir de belles intégrales à cette période de l'année. En voici quelques-unes, 100 % polar, qui pourraient vous valoir autre chose qu'un merci poli au moment du déballage annuel (de cadeaux)... Aujourd'hui : Dargaud et Dupuis.
Chez Dargaud, Berceuse assassine, de Tome et Ralph, est devenu au fil du temps un véritable classique du polar urbain. C'est déjà la troisième version de l'intégrale et comme le site de l'éditeur le dit : « On envie ceux qui vont découvrir ce scénario pour la première fois : une histoire à trois voix, chaque tome de ce triptyque ayant un narrateur différent. Un polar extrêmement intelligent, des personnages noirs, très noirs, détruits par la vie et la ville, un dessin incroyable ». Et bien je vais vous dire à mon tour : tout cela est exact, et ce triptyque est un véritable choc ! En plus, il reparaît cette fois en grand format (35 cm de haut sur 27 de large) et les planches s'en trouvent magnifiées.
C'est aussi sous ce même format que vous pourrez (re)lire Jazz Maynard, la formidable « trilogie barcelonaise » des espagnols Raule et Roger, dont je vous avais déjà dit le plus grand bien (lire mes chroniques des trois tomes au moment de leur sortie) Dargaud a opté pour une version en noir et blanc, et cette fois c'est le formidable dessin de Roger qui est mis en valeur.
Chez Dupuis, vous pouvez bien entendu vous précipiter sur les intégrales de Tif et Tondu et Gil Jourdan, dont le tome 4 est paru en novembre, avec toujours des dossiers d'introduction aussi riches en images inédites et érudits. C'est dans cette collection « Patrimoine » que sont aussi ressorties les aventures de Théodore Poussin de Franck Le Gall, certainement la bande dessinée d'aventures « tout public » la plus intelligente, et la plus captivante, qu'il m'ait été donnée de lire. Bon, d'accord, il faut être un adepte de la ligne claire pour pouvoir apprécier l'histoire du jeune Poussin, rêvant d'horizons maritimes lointains, et qui va se retrouver, un peu malgré lui, pris dans un tourbillon d'événements. Mais quel souffle ! Le Gall embarque complètement le lecteur dès le premier tome et fera vivre à son héros des épisodes d'une intensité dramatique et humaine rarement atteinte dans les pages de Spirou. Si vous êtes passés à côté de cette excellente série au moment de sa sortie (qui remonte aux années 80) c'est le moment de vous y plonger (avant de l'offrir, of course) . Le premier volume reprend les 4 premiers des 12 tomes et pour le premier ("Capitaine Steen") et une partie du second ("Le Mangeur d'archipels") les couleurs ont été refaites. Du travail d'orfèvre !
Autre fleuron de la collection, l'intégrale de Green Manor porte bien son sous-titre : « 16 charmantes historiettes criminelles ». Vehlmann a imaginé pour cette exquise série, et pour son dessinateur Bodart, 16 histoires que les membres les plus honorables du très sélect Green Manor's club se racontent, la voix pleine de frissons. De crimes impossibles en vengeances parfaites, de machinations perverses en énigmes insolubles, c'est un véritable voyage au coeur d'une Angleterre victorienne rouge sang auquel le lecteur est convié. Le tout avec ce légendaire flegme britannique, comme le suggère l'unique phrase du dos du livre : « Le meurtre n'est rien sans un peu d'élégance ». Elégante et classieuse, cette édition l'est en tout point de vue : au format roman, elle affecte l'allure d'un fac-similé relié cuir, allant jusqu'à reproduire la patine du temps. Et pour relier l'ensemble de leurs petits contes noirs, les auteurs ont imaginé un prologue et un épisode tout à fait approprié. Et Dupuis a ajouté un cahier graphique de 24 pages (crayonnés de personnages, planches à divers stade de travail) pour clore le tout : franchement, encore un cadeau somptueux !
Et pour finir, une autre facette du très grand talent de Fabien Vehlmann : la réédition du 1er cycle de Seuls, ce thriller fantastique dessiné par Bruno Gazzotti, qui a marqué les esprits dès la parution de « La disparition » en 2006. Au cas où vous soyez passé à côté, le tout début de l'histoire : cinq enfants, âgés de 5 à 12 ans, se réveillent un matin dans une ville complètement désertée par les adultes. Livrés à eux-mêmes, ces enfants vont devoir apprendre à vivre sans ces adultes, et, tout en essayant de comprendre les raisons de leur soudaine solitude, faire face aux dangers d'une grande ville, où ils vont découvrir, au fil des albums, que d'autres enfants sont dans leur situation.
L'intégrale regroupe les cinq albums d'un premier cycle d'une série qui a d'ores et déjà marqué la bande dessinée « tout public ». Un petit tour sur le site dédié vous donnera une petite idée de la chose, au cas où vous n'ayez vraiment jamais entendu parler de « Seuls »...
DARGAUD
Berceuse assassine - 168 pages couleur, 35 €
Jazz Maynard – 152 pages, 29 €
DUPUIS
Gil Jourdan – 4 tomes - 240 pages couleur, 24 € chaque
Tif et Tondu – 8 tomes - 156 pages couleurs, 24 € chaque
Théodore Poussin – 1 tome –240 pages couleur, 24 €
Green Manor – 1 tome – 160 pages couleur, 35 €
Seuls – 1 tome – 264 pages couleur, 30 €
Et vous vous dites qu'une BD serait du plus bel effet au pied du sapin. Oui, mais laquelle ?
Vous pouvez compter sur les éditeurs pour sortir de belles intégrales à cette période de l'année. En voici quelques-unes, 100 % polar, qui pourraient vous valoir autre chose qu'un merci poli au moment du déballage annuel (de cadeaux)... Aujourd'hui : Dargaud et Dupuis.
Chez Dargaud, Berceuse assassine, de Tome et Ralph, est devenu au fil du temps un véritable classique du polar urbain. C'est déjà la troisième version de l'intégrale et comme le site de l'éditeur le dit : « On envie ceux qui vont découvrir ce scénario pour la première fois : une histoire à trois voix, chaque tome de ce triptyque ayant un narrateur différent. Un polar extrêmement intelligent, des personnages noirs, très noirs, détruits par la vie et la ville, un dessin incroyable ». Et bien je vais vous dire à mon tour : tout cela est exact, et ce triptyque est un véritable choc ! En plus, il reparaît cette fois en grand format (35 cm de haut sur 27 de large) et les planches s'en trouvent magnifiées.
C'est aussi sous ce même format que vous pourrez (re)lire Jazz Maynard, la formidable « trilogie barcelonaise » des espagnols Raule et Roger, dont je vous avais déjà dit le plus grand bien (lire mes chroniques des trois tomes au moment de leur sortie) Dargaud a opté pour une version en noir et blanc, et cette fois c'est le formidable dessin de Roger qui est mis en valeur.
Chez Dupuis, vous pouvez bien entendu vous précipiter sur les intégrales de Tif et Tondu et Gil Jourdan, dont le tome 4 est paru en novembre, avec toujours des dossiers d'introduction aussi riches en images inédites et érudits. C'est dans cette collection « Patrimoine » que sont aussi ressorties les aventures de Théodore Poussin de Franck Le Gall, certainement la bande dessinée d'aventures « tout public » la plus intelligente, et la plus captivante, qu'il m'ait été donnée de lire. Bon, d'accord, il faut être un adepte de la ligne claire pour pouvoir apprécier l'histoire du jeune Poussin, rêvant d'horizons maritimes lointains, et qui va se retrouver, un peu malgré lui, pris dans un tourbillon d'événements. Mais quel souffle ! Le Gall embarque complètement le lecteur dès le premier tome et fera vivre à son héros des épisodes d'une intensité dramatique et humaine rarement atteinte dans les pages de Spirou. Si vous êtes passés à côté de cette excellente série au moment de sa sortie (qui remonte aux années 80) c'est le moment de vous y plonger (avant de l'offrir, of course) . Le premier volume reprend les 4 premiers des 12 tomes et pour le premier ("Capitaine Steen") et une partie du second ("Le Mangeur d'archipels") les couleurs ont été refaites. Du travail d'orfèvre !
Autre fleuron de la collection, l'intégrale de Green Manor porte bien son sous-titre : « 16 charmantes historiettes criminelles ». Vehlmann a imaginé pour cette exquise série, et pour son dessinateur Bodart, 16 histoires que les membres les plus honorables du très sélect Green Manor's club se racontent, la voix pleine de frissons. De crimes impossibles en vengeances parfaites, de machinations perverses en énigmes insolubles, c'est un véritable voyage au coeur d'une Angleterre victorienne rouge sang auquel le lecteur est convié. Le tout avec ce légendaire flegme britannique, comme le suggère l'unique phrase du dos du livre : « Le meurtre n'est rien sans un peu d'élégance ». Elégante et classieuse, cette édition l'est en tout point de vue : au format roman, elle affecte l'allure d'un fac-similé relié cuir, allant jusqu'à reproduire la patine du temps. Et pour relier l'ensemble de leurs petits contes noirs, les auteurs ont imaginé un prologue et un épisode tout à fait approprié. Et Dupuis a ajouté un cahier graphique de 24 pages (crayonnés de personnages, planches à divers stade de travail) pour clore le tout : franchement, encore un cadeau somptueux !
Et pour finir, une autre facette du très grand talent de Fabien Vehlmann : la réédition du 1er cycle de Seuls, ce thriller fantastique dessiné par Bruno Gazzotti, qui a marqué les esprits dès la parution de « La disparition » en 2006. Au cas où vous soyez passé à côté, le tout début de l'histoire : cinq enfants, âgés de 5 à 12 ans, se réveillent un matin dans une ville complètement désertée par les adultes. Livrés à eux-mêmes, ces enfants vont devoir apprendre à vivre sans ces adultes, et, tout en essayant de comprendre les raisons de leur soudaine solitude, faire face aux dangers d'une grande ville, où ils vont découvrir, au fil des albums, que d'autres enfants sont dans leur situation.
L'intégrale regroupe les cinq albums d'un premier cycle d'une série qui a d'ores et déjà marqué la bande dessinée « tout public ». Un petit tour sur le site dédié vous donnera une petite idée de la chose, au cas où vous n'ayez vraiment jamais entendu parler de « Seuls »...
DARGAUD
Berceuse assassine - 168 pages couleur, 35 €
Jazz Maynard – 152 pages, 29 €
DUPUIS
Gil Jourdan – 4 tomes - 240 pages couleur, 24 € chaque
Tif et Tondu – 8 tomes - 156 pages couleurs, 24 € chaque
Théodore Poussin – 1 tome –240 pages couleur, 24 €
Green Manor – 1 tome – 160 pages couleur, 35 €
Seuls – 1 tome – 264 pages couleur, 30 €
J'ai beaucoup aimé lire Green Manor, une trilogie policière que je conseille vivement. Comme des nouvelles (mais en BD) avec une chute souvent excellente.
RépondreSupprimerhttp://hanniballelecteur.over-blog.com/article-27172968.html
Ça fait longtemps que j'entends parler de cette "Berceuse assassine". Il va falloir que je m'y mette un de ces quatre.
Je note aussi les autres références.
Hello Hannibal ! D'accord avec toi pour les excellentes chutes dans "Green Manor", c'est un art difficile que Vehlmann maîtrise vraiment. Par contre, je ne qualifierais pas les 3 tomes parus à l'origine de "trilogie" car ils peuvent se lire séparément et dans le désordre. Mais je te suis sur un autre point, que je lis dans ton article : ce sont de véritables "nouvelles dessinées", ces histoires. Bon Noël !
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