Comme promis, la suite de mes suggestions pour vos cadeaux, avec aujourd'hui un petit tour du côté des crime comics, qui recèlent de vrais trésors.
En première ligne, les éditions Delcourt qui suivent au plus près les sorties de la géniale série Criminal de Brubaker et Philips. Dans le dernier tome paru, « Pauvres pêcheurs » on retrouve le personnage de Tracy, apparu dans le tome 2. Le voici devenu homme de main pour le compte d'une véritable ordure, et il n'est pas tout à fait sûr d'être fait pour cela. Une fois de plus, scénario nickel et dessin non moins parfait pour ce qui est, de loin, le meilleur « crime comic » du moment.
Bon, évidemment, le titre pourrait être disputé par le Tony Chu de Layman et Guillory, qui ont eu la bonne idée d'inventer un personnage de détective-cannibale. Ou pour être plus précis : de flic cibopathe. C'est à dire que l'inspecteur Chu (Chew, en vo) est capable de retracer l'origine d'absolument tout ce qu'il ingurgite. Il lui suffit d'ouvrir la bouche... et de voir l'abattoir d'où provient le bovidé qui est à l'état de steack dans son assiette, l'arbre et les pesticides qui ont été utilisé sur l'excellente pomme qu'il goûte... C'est tellement pénible qu'il préfère en rester aux betteraves, seul aliment qui lui laisse les neurones en paix. Mais un type pareil, c'est du pain béni pour les autorités, et l'inspecteur Chu est vite invité à goûter des bouts de cadavres, plus ou moins frais, histoire de voir ce qu'ils « racontent »... Ce scénario bien barré se lit avec délectation et s'admire pour les cases très cartoonesques de Guillory. A offrir à vos amis végétariens.
A offrir à vos amis qui rêvent de mettre le pays à feu et à sang parce qu'ils n'en peuvent plus : The last days of american crime, une trilogie apocalyptique dont les deux premiers tomes ont été traduits cet été par Emmanuel Proust. L'histoire ? Aux Etats-Unis, le gouvernement a trouvé la parade définitive à tout acte de délinquance : un signal agissant directement sur le cerveau et annihilant toute volonté d'action hors-la-loi va être émis dans les quinze jours. C'était un secret, of course, mais le Washington Post l'a dévoilé, provoquant l'anarchie dans le pays. Et c'est pendant ces quinze jours que Graham Bricke va tenter le casse qui va lui assurer sa retraite. Avec quelques comparses, mais est-on jamais sûr de ses partenaires dans le crime, surtout dans un pareil contexte ? La réponse est dans ce comics au dessin époustouflant de Greg Tocchini, (également encreur et coloriste, rare pour les américains) dont le talent est tel que Rick Remember, le scénariste l'avoue sans détour : « ce qu'il a accompli est absolument incroyable. Le livre vaut la peine d'être acheté, même uniquement pour le dessin ». Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire.
Mais dans le genre l'apocalypse est au coin de la rue, le roi demeure sans conteste l'indestructible Judge Dredd dont Soleil a sorti un recueil de dix histoires courtes signées Grant et Wagner, sur des dessins de Bisley pour huit des récits. Cela s'appelle « Heavy metal Dredd » et c'est comme d'habitude un rien brindezingue : de la présentation de Dredd et Megacity One en chanson, à la Course aux Poules Mouillées, en passant l'épisode narrant la fouille corporelle, un peu spéciale, du magicien « le Grand Arsoli », ce sont des tranches de vie ordinaires de la cité de la violence qui se déroulent sous nos yeux amusés. Amusés, car c'est bien le second degré (et le troisième, le quatrième..) qui sont la marque de fabrique de cette grandissime série culte et, grokk !, ça fait du bien de retrouver l'inflexible Juge et sa sale gueule. Et n'oubliez pas : il EST la loi... A qui offrir un truc pareil ? Ben, à votre petite amie étudiante en droit...
Et pour finir, toujours chez Soleil, et même si on sort un peu des « crime comics », tout amateur de BD américaine doit avoir au pied du sapin " Stan Lee présente l'art de la BD", bible auto-proclamée où le pape des super-héros dévoile tous les secrets pour devenir le dessinateur star de demain. Bon, tout le monde n'est pas un Jack Kirby en puissance, et je doute que Neal Adams ait compulsé ce genre de livre pour apprendre le métier, mais ce « Stan Lee présente... » est vraiment un bel objet, richement illustré (encore heureux me direz-vous) et après une courte mais bienvenue histoire du genre aux Etats-Unis, il présente vraiment tous les aspects du métier, du matériel de base aux techniques élémentaires. Tiens, par exemple, la perspective. Très important la perspective, dans la BD : ne vous êtes-vous jamais dit que telle case était curieuse, ou mal foutue ? Souvent c'est une question de perspective, mal maîtrisée. En quelques pages et exemples clairs, hop, Stan vous remet les idées en place, et bientôt, vous saurez tout. Et vous relirez peut-être vos comics – et vos bonnes vieilles BD franco-belge – d'un autre oeil.
Un très beau livre, en grand format, à offrir à n'importe quel amoureux de la bande dessinée (et des super-héros encore plus).
Criminal 5 : Pauvres pêcheurs
Scénario Ed Brubaker et dessin Sean Phillips
Delcourt, 2010 – 14,95 €
Tony Chu, tome 1 : Goût décès
Scénario de John Layman et dessin de Rob Guillory
Delcourt, 2010 – 14,95 €
The last days of american crime, tomes 1 et 2
Scénario Rick Remember et dessin Greg Tocchini
EP, 2010 - 60 pages couleurs - 14,95 € chaque
Heavy Metal Dredd
Scénario Alan Grant et John Wagner et dessins Simon Bisley
Soleil, 2010 – 63 pages couleurs – (US Comics) - 12,90 €
Stan Lee présente l'art de la BD
Soleil, 2010 – 224 pages couleurs – 30 €
En première ligne, les éditions Delcourt qui suivent au plus près les sorties de la géniale série Criminal de Brubaker et Philips. Dans le dernier tome paru, « Pauvres pêcheurs » on retrouve le personnage de Tracy, apparu dans le tome 2. Le voici devenu homme de main pour le compte d'une véritable ordure, et il n'est pas tout à fait sûr d'être fait pour cela. Une fois de plus, scénario nickel et dessin non moins parfait pour ce qui est, de loin, le meilleur « crime comic » du moment.
Bon, évidemment, le titre pourrait être disputé par le Tony Chu de Layman et Guillory, qui ont eu la bonne idée d'inventer un personnage de détective-cannibale. Ou pour être plus précis : de flic cibopathe. C'est à dire que l'inspecteur Chu (Chew, en vo) est capable de retracer l'origine d'absolument tout ce qu'il ingurgite. Il lui suffit d'ouvrir la bouche... et de voir l'abattoir d'où provient le bovidé qui est à l'état de steack dans son assiette, l'arbre et les pesticides qui ont été utilisé sur l'excellente pomme qu'il goûte... C'est tellement pénible qu'il préfère en rester aux betteraves, seul aliment qui lui laisse les neurones en paix. Mais un type pareil, c'est du pain béni pour les autorités, et l'inspecteur Chu est vite invité à goûter des bouts de cadavres, plus ou moins frais, histoire de voir ce qu'ils « racontent »... Ce scénario bien barré se lit avec délectation et s'admire pour les cases très cartoonesques de Guillory. A offrir à vos amis végétariens.
A offrir à vos amis qui rêvent de mettre le pays à feu et à sang parce qu'ils n'en peuvent plus : The last days of american crime, une trilogie apocalyptique dont les deux premiers tomes ont été traduits cet été par Emmanuel Proust. L'histoire ? Aux Etats-Unis, le gouvernement a trouvé la parade définitive à tout acte de délinquance : un signal agissant directement sur le cerveau et annihilant toute volonté d'action hors-la-loi va être émis dans les quinze jours. C'était un secret, of course, mais le Washington Post l'a dévoilé, provoquant l'anarchie dans le pays. Et c'est pendant ces quinze jours que Graham Bricke va tenter le casse qui va lui assurer sa retraite. Avec quelques comparses, mais est-on jamais sûr de ses partenaires dans le crime, surtout dans un pareil contexte ? La réponse est dans ce comics au dessin époustouflant de Greg Tocchini, (également encreur et coloriste, rare pour les américains) dont le talent est tel que Rick Remember, le scénariste l'avoue sans détour : « ce qu'il a accompli est absolument incroyable. Le livre vaut la peine d'être acheté, même uniquement pour le dessin ». Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire.
Mais dans le genre l'apocalypse est au coin de la rue, le roi demeure sans conteste l'indestructible Judge Dredd dont Soleil a sorti un recueil de dix histoires courtes signées Grant et Wagner, sur des dessins de Bisley pour huit des récits. Cela s'appelle « Heavy metal Dredd » et c'est comme d'habitude un rien brindezingue : de la présentation de Dredd et Megacity One en chanson, à la Course aux Poules Mouillées, en passant l'épisode narrant la fouille corporelle, un peu spéciale, du magicien « le Grand Arsoli », ce sont des tranches de vie ordinaires de la cité de la violence qui se déroulent sous nos yeux amusés. Amusés, car c'est bien le second degré (et le troisième, le quatrième..) qui sont la marque de fabrique de cette grandissime série culte et, grokk !, ça fait du bien de retrouver l'inflexible Juge et sa sale gueule. Et n'oubliez pas : il EST la loi... A qui offrir un truc pareil ? Ben, à votre petite amie étudiante en droit...
Et pour finir, toujours chez Soleil, et même si on sort un peu des « crime comics », tout amateur de BD américaine doit avoir au pied du sapin " Stan Lee présente l'art de la BD", bible auto-proclamée où le pape des super-héros dévoile tous les secrets pour devenir le dessinateur star de demain. Bon, tout le monde n'est pas un Jack Kirby en puissance, et je doute que Neal Adams ait compulsé ce genre de livre pour apprendre le métier, mais ce « Stan Lee présente... » est vraiment un bel objet, richement illustré (encore heureux me direz-vous) et après une courte mais bienvenue histoire du genre aux Etats-Unis, il présente vraiment tous les aspects du métier, du matériel de base aux techniques élémentaires. Tiens, par exemple, la perspective. Très important la perspective, dans la BD : ne vous êtes-vous jamais dit que telle case était curieuse, ou mal foutue ? Souvent c'est une question de perspective, mal maîtrisée. En quelques pages et exemples clairs, hop, Stan vous remet les idées en place, et bientôt, vous saurez tout. Et vous relirez peut-être vos comics – et vos bonnes vieilles BD franco-belge – d'un autre oeil.
Un très beau livre, en grand format, à offrir à n'importe quel amoureux de la bande dessinée (et des super-héros encore plus).
Criminal 5 : Pauvres pêcheurs
Scénario Ed Brubaker et dessin Sean Phillips
Delcourt, 2010 – 14,95 €
Tony Chu, tome 1 : Goût décès
Scénario de John Layman et dessin de Rob Guillory
Delcourt, 2010 – 14,95 €
The last days of american crime, tomes 1 et 2
Scénario Rick Remember et dessin Greg Tocchini
EP, 2010 - 60 pages couleurs - 14,95 € chaque
Heavy Metal Dredd
Scénario Alan Grant et John Wagner et dessins Simon Bisley
Soleil, 2010 – 63 pages couleurs – (US Comics) - 12,90 €
Stan Lee présente l'art de la BD
Soleil, 2010 – 224 pages couleurs – 30 €
Grokk ou ... Drokk ?
RépondreSupprimerTripes de Skizz, on hésite !
:)
Très utile ces petites listes de dernière minute !
RépondreSupprimerMerci !
;-)
Hum hum hum.... Je reconnais bien là le Dreddologue averti tapi derrière l'hurluberu ! Après consultation de mon encyclopédie portative 2000AD, les deux termes sont valables, mais "Drokk" était en effet peut-être plus approprié dans cette phrase. Mais tout cela ne vaut pas une exécution immédiate et définitive, Judge Brozer ?
RépondreSupprimerVasco : ah ben, oui, la dernière minute, ça me connaît... Bon Noël !
Très ok avec le môsieur Vasco.... et oui Fred, un grand merci pour ton travail de Fou ! et oui Fred (encore) j'ai honte de ne pas t'appeler plus souvent !
RépondreSupprimerDu bisou et du Gros !