Parker et ses deux
complices, Grofield et Laufman, braquent un fourgon, dans le quartier
enneigé de Buffalo, à New York. Le coup est parfait mais ils sont
repérés dans leur fuite et Laufman, au volant, perd le contrôle de
la voiture, qui finit sur le toit, juste en face d'un immense parc
d'attraction, Fun Island. Fermé. Parker s'extirpe de l'épave, avec
un sac plein de fric, et laisse ses deux acolytes inconscients. Il
n'a d'autre solution que de passer par dessus la grille du parc et
de courir se planquer à l'intérieur. Il sait qu'il a été repéré
et qu'il va devoir faire face à ses poursuivants, tôt ou tard. Mais
s'il reste bien une patrouille de deux flics sur les lieux, celle-ci
est du genre pourrie, et plutôt de mèche avec Benito Lozini, mafieux
local, qui connaît le parc comme sa poche et a commencé à rameuter
une dizaine d'hommes pour traquer Parker. Celui-ci a tout juste le
temps d'explorer les lieux pour tenter de piéger ses chasseurs...
C'est un formidable
huis-clos sous tension que Darwin Cooke a choisi de mettre en scène pour sa
quatrième adaptation des romans du dur-à-cuire de Richard Stark.
C'est du reste la quatorzième dans la chronologie des aventures du
cambrioleur ("Slayground", parue en 1971), mais ce bond dans
le temps n'empêche pas du tout de savourer la virtuosité du
dessinateur, qui illustre les scènes-clés du roman avec le talent
déjà à l'oeuvre dans les trois précédentes histoires. Cette
fois, le décor, un parc d'attraction, est un terrain de jeux idéal
pour Cooke, qui découpe son récit en quatre partie : le braquage,
la prise en main du parc par Parker, l'assaut par ses ennemis, et la
fuite. Pour chacune de celles-ci, Fun island, est un personnage à
part entière, et dès le début, la virtuosité du dessinateur est en marche : la première partie se conclue avec un Parker
disparaissant au loin... derrière les barreaux qui pourraient bien
être les siens s'il est rattrapé. Voyez plutôt :
La suite va crescendo
et c'est sur un rythme soutenu que l'affaire va se régler. Cet album
est plus court que les trois précédents, et l'action est circoncise
au parc avec un seul problème à résoudre pour Parker, vital : se
tirer de ce guêpier. Je vous laisse découvrir comment...
"Fun island"
est complété d'un récit court (11 pages), intitulé "le
7ème", en bichromie orange, et qui figurait dans l'édition
regroupée américaine des tomes 1 et 2. Bonne idée de la part de
Dargaud de nous le proposer ici, même si on l'aurait préféré un
peu plus long... Mais "Parker reviendra prochainement"
est-il promis à la dernière page. Tant mieux !
Parker 4 - Fun island ****
Scénario et dessin : Darwin Cooke
d'après Donald Westlake
Traduction Nicolas Richard
Dargaud, 2014 - 96 pages en bichromie –
16,45 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire