Voici ce que j'écrivais sur son chef d'oeuvre - oui, c'en est un - "L'Affaire des affaires", il y a quelques temps :
Chez Dargaud, un des événements majeurs reste la sortie du premier tome de « L'affaire des affaires », qui n'est ni plus ni moins que la vie tumultueuse de Denis Robert, journaliste libre... et qui en paye le prix. Ce volume revient sur les débuts de Denis Robert, en Lorraine, puis à Libé, sur ses succès de librairie sur les affaires financières qu'il n'a de cesse de dévoiler. L'affaire Clearstream est bien entendu là, en fil rouge, mais c'est bien sur les premières enquêtes du journaliste dans le monde de l'hyper finance que s'attarde ce tome initial, et dresse le portrait d'un homme intègre, pas toujours compris par son entourage. Il est pourtant salutaire de se rappeler, à l'heure où on entend de la bouche de nos gouvernants qu'il est temps de moraliser le capitalisme ou de s'attaquer aux paradis fiscaux, que c'est bien cet homme qui était à l'origine de l'appel de Genève de 1996, sur justement, la lutte contre ces paradis fiscaux.... C'est Laurent Astier, sur un storyboard de Lindingre, qui met en images les affres de la vie de Denis Robert, et il y réussit parfaitement, avec son style nerveux. Il se joue aussi sans encombre d'une des difficultés de ce genre d'entreprise : le dessin de personnes réelles et connues. Son Denis Robert est ainsi criant de vérité, et ses Van Ruymbecke et autres protagonistes sont immédiatement identifiables. Un album à lire absolument en ces temps de crise financière qui n'en finit pas.
En ce mois de mars 2010, je peux aussi vous affirmer que le deuxième volume, "L'enquête", est tout aussi passionnant que le premier. On entre cette fois au coeur de l'affaire avec les révélations d'Ernest Backes à Denis Robert sur la société Cédel, qui deviendra Cleastream... Backes possède une personnalité hors-du-commun et exerce une fascination évidente sur Denis Robert, qui hésite encore sur le jugment à porter sur cet homme qui lui apporte les preuves de l'existence d'un léviathan occulte de la finance internationale : " Soit ce Backes est un dangereux mythomane... soit c'est un génie !?!" peut-on lire dans les pensées de l'auteur. Nous le savons maintenant, Denis Robert s'engouffrera dans la brêche et ne lâchera plus le morceau, quoiqu'il lui en coûte. Porté par une sensation de surpuissance, il n'est pas loin de se voir en chevalier blanc, qui va éradiquer le monde de la finance. Mais l'ennemi est bien entendu trop coriace, trop gros. Si Denis Robert sait, comme dans le premier tome, nous faire toucher du doigt ses états d'âme et ses doutes les plus intimes, c'est aussi encore une fois grâce au travail de Laurent Astier, qui compose pour cette trilogie des planches d'une inventivité remarquable et joue avec la case pour traduire au mieux la psychologie des personnages. Et à plus d'une reprise, il trouve l'image juste, puissamment évocatrice, pour rendre compte de la puissance des forces qui s'opposent à Denis Robert. On sort de la lecture de ce deuxième tome complètement conquis... et remonté. "L'Affaire des affaires" marque un vrai tournant dans la bande dessinée francophone, à mi-chemin entre l'autobiographie et le récit d'investigation.
L'Affaire des affaires, tome 1 – L'Argent invisible
Texte de Denis Robert, dessin de Yann Lindingre et Laurent Astier
Dargaud, 2009
206 p. Noir et blanc - 22 €
L'Affaire des affaire, tome 2 – L'Enquête
Texte de Denis Robert, dessin Laurent Astier
Dargaud, 2009
208 p. Noir et blanc - 22 €
Chez Dargaud, un des événements majeurs reste la sortie du premier tome de « L'affaire des affaires », qui n'est ni plus ni moins que la vie tumultueuse de Denis Robert, journaliste libre... et qui en paye le prix. Ce volume revient sur les débuts de Denis Robert, en Lorraine, puis à Libé, sur ses succès de librairie sur les affaires financières qu'il n'a de cesse de dévoiler. L'affaire Clearstream est bien entendu là, en fil rouge, mais c'est bien sur les premières enquêtes du journaliste dans le monde de l'hyper finance que s'attarde ce tome initial, et dresse le portrait d'un homme intègre, pas toujours compris par son entourage. Il est pourtant salutaire de se rappeler, à l'heure où on entend de la bouche de nos gouvernants qu'il est temps de moraliser le capitalisme ou de s'attaquer aux paradis fiscaux, que c'est bien cet homme qui était à l'origine de l'appel de Genève de 1996, sur justement, la lutte contre ces paradis fiscaux.... C'est Laurent Astier, sur un storyboard de Lindingre, qui met en images les affres de la vie de Denis Robert, et il y réussit parfaitement, avec son style nerveux. Il se joue aussi sans encombre d'une des difficultés de ce genre d'entreprise : le dessin de personnes réelles et connues. Son Denis Robert est ainsi criant de vérité, et ses Van Ruymbecke et autres protagonistes sont immédiatement identifiables. Un album à lire absolument en ces temps de crise financière qui n'en finit pas.
En ce mois de mars 2010, je peux aussi vous affirmer que le deuxième volume, "L'enquête", est tout aussi passionnant que le premier. On entre cette fois au coeur de l'affaire avec les révélations d'Ernest Backes à Denis Robert sur la société Cédel, qui deviendra Cleastream... Backes possède une personnalité hors-du-commun et exerce une fascination évidente sur Denis Robert, qui hésite encore sur le jugment à porter sur cet homme qui lui apporte les preuves de l'existence d'un léviathan occulte de la finance internationale : " Soit ce Backes est un dangereux mythomane... soit c'est un génie !?!" peut-on lire dans les pensées de l'auteur. Nous le savons maintenant, Denis Robert s'engouffrera dans la brêche et ne lâchera plus le morceau, quoiqu'il lui en coûte. Porté par une sensation de surpuissance, il n'est pas loin de se voir en chevalier blanc, qui va éradiquer le monde de la finance. Mais l'ennemi est bien entendu trop coriace, trop gros. Si Denis Robert sait, comme dans le premier tome, nous faire toucher du doigt ses états d'âme et ses doutes les plus intimes, c'est aussi encore une fois grâce au travail de Laurent Astier, qui compose pour cette trilogie des planches d'une inventivité remarquable et joue avec la case pour traduire au mieux la psychologie des personnages. Et à plus d'une reprise, il trouve l'image juste, puissamment évocatrice, pour rendre compte de la puissance des forces qui s'opposent à Denis Robert. On sort de la lecture de ce deuxième tome complètement conquis... et remonté. "L'Affaire des affaires" marque un vrai tournant dans la bande dessinée francophone, à mi-chemin entre l'autobiographie et le récit d'investigation.
L'Affaire des affaires, tome 1 – L'Argent invisible
Texte de Denis Robert, dessin de Yann Lindingre et Laurent Astier
Dargaud, 2009
206 p. Noir et blanc - 22 €
L'Affaire des affaire, tome 2 – L'Enquête
Texte de Denis Robert, dessin Laurent Astier
Dargaud, 2009
208 p. Noir et blanc - 22 €
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