Yorkshire, 1860. Les ouvriers d'un chantier de construction ferroviaire sont victimes d'une terrible et mystérieuse attaque nocturne : deux d'entre eux sont déchiquetés par ce qui semble bien être une bête inconnue des scientifiques. Devant l'ampleur de l'émotion suscité par l'événement, et pour éviter que le chantier ne soit paralysé trop longtemps – car les syndicats ont provoqué une grève immédiatement suivie – le premier ministre en personne intervient en faisant appel à un enquêteur d'une espèce peu commune : Charles Darwin. Le naturaliste dont tout Londres parle s'est penché par le passé sur une race de bêtes aussi féroces qu'insaisissables, les Griffus... sans jamais en avoir vu un. L'attaque du Yorkshire va peut-être enfin récompenser ses efforts et lui permettre de d'étayer ses théories. Mais il va falloir faire vite car d'autres cadavres sont découverts...
Faire intervenir des personnages célèbres dans des scénarios pour y apporter un peu de piment ou de crédibilité, cela se voit régulièrement. Faire d'un de ces personnages le héros central d'une série, c'est plus rare, et assez osé dans le cas de Charles Darwin. En s'appuyant sur des aspects réels de la vie du naturaliste – comme son goût pour les expéditions scientifiques – Sylvain Runberg a tricoté une intrigue autour du mythe de l'homme sauvage, mêlant fantastique, recherche et suspense. Et il n'a pas hésité à doter Darwin d'une personnalité pour le moins perturbée, qui pourrait réserver d'autres surprises dans les tomes à venir. Le résultat est assez étonnant, et Edouardo Ocana, le dessinateur se sort très bien des scènes d'attaques par la bête mystérieuse. Son Darwin a parfois de faux airs de Wolwerine (mais oui, le fou furieux des X-men), ce qui est au final, ne manque pas de piquant. Ce tome de mise en place lance assez bien ce thriller à la croisée des genres, et on attend la suite avec une certaine curiosité.
Texte Sylvain Ruberg et dessins Eduardo Ocana
Lombard, 2010. - 56 pages couleurs – 13,50 €
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