Voici bien le type d'album pour lequel se lancer dans une présentation rapide tient de l'exercice de haute voltige, tant l'histoire emprunte de chemins de traverses, fait se rencontrer tant de personnages, et n'hésite jamais à faire des allers et retours dans le temps et dans l'espace. Pour vous donner une petite idée de cette Nuit chez Kipling, sachez qu'elle commence un soir de 1897, à l'issue de la représentation théâtrale du Dracula de Stocker, et que le détective de Scotland Yard Jonas Demm, invité chez l'auteur du Livre de la jungle à finir la soirée autour d'un whisky, lui fait le récit d'une très étrange enquête menée sept ans plus tôt. A cette époque, Demm venait d'entrer à la « strange and violent crimes analysis unit », une nouvelle unité du Yard testant d'autres méthodes d'identifcation des criminels, et ne dédaignant pas l'apport des aliénistes en médecine psychologique... Il n'en fallait pas moins à Demm pour tenter de résoudre cette affaire de meurtres particulièrement horribles, où il croisera nombre de figures effrayantes, y compris dans ceux qui l'épaulent, comme le Dr Pickers, légiste au visage repoussant. Son enquête lui révélera des liens entre les victimes et les membres d'une expédition scientifique revenue d'Irak quelques temps auparavant, mais il devra affronter jusqu'à ses propres démons pour s'en sortir.
Avec cet album, Le Hir achève en fait une histoire dont la première partie était déjà parue en 2005 chez Glénat sous le titre La voix des Ténèbres - Le Cylindre, dans une version couleur. Le noir et blanc semble mieux adapté à cette enquête aux forts accents fantastiques et truffée de clins d'oeil à la littérature et à la bande dessinée. La lecture de l'index final est fortement conseillée avant l'entame d'un album à la difficulté avérée. Mais quel plaisir quand au bout d'un moment l'atmosphère vous saisit ! C'est un véritable tourbillon pour les sens comme en apportent certains albums et, toutes proportions gardées, Une Nuit chez Kipling n'est pas loin de vous mettre dans le même état que le From Hell de Moore et Campbell.
Avec cet album, Le Hir achève en fait une histoire dont la première partie était déjà parue en 2005 chez Glénat sous le titre La voix des Ténèbres - Le Cylindre, dans une version couleur. Le noir et blanc semble mieux adapté à cette enquête aux forts accents fantastiques et truffée de clins d'oeil à la littérature et à la bande dessinée. La lecture de l'index final est fortement conseillée avant l'entame d'un album à la difficulté avérée. Mais quel plaisir quand au bout d'un moment l'atmosphère vous saisit ! C'est un véritable tourbillon pour les sens comme en apportent certains albums et, toutes proportions gardées, Une Nuit chez Kipling n'est pas loin de vous mettre dans le même état que le From Hell de Moore et Campbell.
Une Nuit chez Kipling
Scénario et dessin Jean-Louis Le Hir
Vents d'Ouest, 2007 – 96 pages noir et blanc – 17,99 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°45/46, juin 2008]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire