Marc Villard a écrit des poètes traversés par le souffle beatnik. Marc Villard a tenu avec hargne les fûts d'un groupe météorique sobrement baptisés « Les Comètes ». Marc Villard est capable d'en appeler aux syndicats pour le retour des barres de Nuts dans le distributeur de son boulot. Marc Villard brandit des 13,7 cm règlementaires dès qu'on met en doute sa virilité. Marc Villard a même essayé la technique du Flamby pour se débarrasser de Tatie. Il y eut, comme pour beaucoup de mâles, un jour béni pour Marc Villard : celui où il fut enfin admis au club des fameux baiseurs. Marc Villard aime bien aller prendre la température des festivals de polar, où il est attendu comme un Dieu, mais c'est la sienne, de température, qui monte dès qu'approche l'heure fatidique du départ.
La vie de Marc Villard est pleine de rebondissements qui lui sont autant de sujets d'inquiétude. Et c'est ainsi que Marc Villard est grand.
Vous l'aurez deviné, les épisodes évoqués ci dessus sont tous issus des recueils parus à l'Atalante, dans lesquels notre grand nouvelliste du noir, se dévoile sans vergogne depuis 1995 (« J'aurais voulu être un type bien »), et que Jean-Philippe Peyraud a mis en image avec brio. On retrouve dans ses adaptations tout ce qui fait le charme de ces moments villardiens intimes : une tendresse à peine cachée, un humour pas loin de vous glacer, une angoisse assumée face au quotidien tyrannique, et derrière tout cela, une joie de vivre communicative. Entre autres, car le Villardus commun est un être qui se jette en patûre pour mieux se protéger. Peyraud réussit l'exploit de camper un Villard du 21ème siècle extrêmement proche du vrai et du coup, toutes ses représentations du Villard plus jeune, à différentes étapes de sa vie, inconnu du public anonyme, semblent aller de soi. Le parti-pri de ne pas avoir respecté d'ordre chronologique à ces flashs autobiographiques – comme dans les recueils – renforce d'ailleurs cette réussite. Bref, même si nous ne sommes bien entendu plus sur les routes du noir avec cet album, nous n'en sommes pas moins sur un de ces chemins de traverses qu'il vous faut absolument emprunter tant ces nouvelles adaptées sont une superbe réussite.
La vie de Marc Villard est pleine de rebondissements qui lui sont autant de sujets d'inquiétude. Et c'est ainsi que Marc Villard est grand.
Vous l'aurez deviné, les épisodes évoqués ci dessus sont tous issus des recueils parus à l'Atalante, dans lesquels notre grand nouvelliste du noir, se dévoile sans vergogne depuis 1995 (« J'aurais voulu être un type bien »), et que Jean-Philippe Peyraud a mis en image avec brio. On retrouve dans ses adaptations tout ce qui fait le charme de ces moments villardiens intimes : une tendresse à peine cachée, un humour pas loin de vous glacer, une angoisse assumée face au quotidien tyrannique, et derrière tout cela, une joie de vivre communicative. Entre autres, car le Villardus commun est un être qui se jette en patûre pour mieux se protéger. Peyraud réussit l'exploit de camper un Villard du 21ème siècle extrêmement proche du vrai et du coup, toutes ses représentations du Villard plus jeune, à différentes étapes de sa vie, inconnu du public anonyme, semblent aller de soi. Le parti-pri de ne pas avoir respecté d'ordre chronologique à ces flashs autobiographiques – comme dans les recueils – renforce d'ailleurs cette réussite. Bref, même si nous ne sommes bien entendu plus sur les routes du noir avec cet album, nous n'en sommes pas moins sur un de ces chemins de traverses qu'il vous faut absolument emprunter tant ces nouvelles adaptées sont une superbe réussite.
Quand j'étais star
Scénario Marc Villard et dessin Jean-Philippe Peyraud
Casterman, 2008. - 232 pages, bichromie. - Collection écritures - 12,95 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°45/46, juin 2008]
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