Ce blog est entièrement consacré au polar en cases. Essentiellement constitué de chroniques d'albums, vous y trouverez, de temps à autre, des brèves sur les festivals et des événements liés au genre ou des interviews d'auteurs.
Trois index sont là pour vous aider à retrouver les BD chroniquées dans ce blog : par genres, thèmes et éditeurs.
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Bonne balade dans le noir !

samedi 30 octobre 2010

De briques et de sang (2010)


Il se passe de drôles de choses au Familistère de Guise, en ces années 20 : voilà qu'on y meurt de manière rapprochée... et un peu trop suspecte. Cette communauté n'est-elle pourtant pas un modèle de justice sociale ? Voici un excellent album et je vous propose de lire ma chronique sur le site k-libre.

Vous pouvez aussi aller faire un tour du côté des blogs des dessinateurs David François et Pierre-Henry Gomont, l'auteur de l'épilogue. Sans oublier celui du scénariste, Régis Hautière.

Et en prime, une couverture finalement non retenue pour cet album :


De briques et de sang
Scénario Régis Hautière et dessins et couleurs David François
Dessin de l'épilogue Pierre-Henry Gomont
KSTR, 2010 - 114 pages couleurs – 16 €

samedi 16 octobre 2010

Smoke city 2 (2010)

Le groupe de choc reconstitué pour un casse de grande envergure, commandité par l'insaisissable ennemi public n°1 de Smoke City, s'est retrouvé à l'issue du premier tome dans un situation pour le moins critique : trahi par l'un des leurs, les cinq autres as de la cambriole se retrouvent au poste, interrogés un par un par des duos de flics qui tentent de comprendre. Mais les braqueurs ne savent plus trop eux-mêmes où ils en sont : la police semble prête à passer l'éponge sur la tentative de casse, si le groupe accepte de collaborer activement et de tendre un piège au commanditaire, véritable cible de l'inspecteur Ruben. Et c'est en fait Valentine Cole, le « traître » du groupe qui va être au coeur du piège... une situation vite inconfortable face à un ennemi qui dispose d'atouts d'une puissance insoupçonnée dans son jeu...Le scénario de Mathieu Mariolle se complexifie dans ce second volume, et Smoke City glisse progressivement dans un fantastique du meilleur goût. En invitant à la table de simples braqueurs un adversaire lié à un démon, l'histoire change de registre. Et c'est là qu'intervient tout le savoir-faire de Mariolle : en fonctionnant par flashbacks, et en installant à la fin de chaque scène/séquence un suspense efficace, la dimension fantastique arrive par touches successives, à l'intensité grandissante. C'est presque un lieu commun d'affirmer que le découpage d'un scénario de bande dessinée est proche de celui d'un film de cinéma, mais c'est loin d'être une vérité absolue. Mais dans le cas de Smoke City, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement entre le 7ème et le 9ème art. : on se fait littéralement son film et on voit l'histoire, et ses acteurs. L'autre artisan de ce magnifique travail est bien entendu Benjamin Carré : son dessin extraordinaire de réalisme, son usage des couleurs, son utilisation discrète de la photographie dans la composition de ses cases, ses décors somptueux, ses ultra-dynamiques scènes d'action sont autant de qualités affichées dans le premier tome, et qui font de « Smoke city » une des plus belles réussites du genre. A l'instar de certains « comics » qui croisent avec bonheur les univers du polar et des super-héros (je pense à « Incognito » de Brubaker et Philipps ou à « Gotham central » du même Brubaker, avec Rucka et Lark), ce diptyque confirme tout l'intérêt que peut avoir un genre codé comme le récit policier à explorer d'autres territoires. Et même l'une des conditions de sa survie ?

Smoke city 2
Scénario Mathieu Mariolle et dessin Benjamin Carrré
Delcourt, 2010 – 48 p. coul. - Collection Neopolis – 12,90 €

jeudi 14 octobre 2010

La Mort n'est pas une excuse (2010)

Le Goo Goo Muck trio est un groupe de musiciens de blues sans histoire. Enfin, sans histoire jusqu'à la découverte du cadavre de José Da Silva, latin lover Portugais et local, mystérieusement assassiné... Non pas que le trio y soit pour quelque chose, mais, c'est juste que le trucidé était une connaissance à eux. Et une connaissance morte par homicide, ça marque. Alors pour marquer le coup, il est décidé de rendre hommage à la victime en lui dédiant le concert du lendemain. Mais en attendant, il faut répéter, et c'est là que les choses prennent une tournure bizarre pour le chanteur au banjo du trio : à la place de son instrument fétiche, un flingue et deux chargeurs attendent paisiblement, comme dans les meilleurs films de gangsters... Où est passé le banjo et à qui est cette arme ? La vérité ne va pas tarder à se manifester.
Cet album – qui porte bien son sous-titre de « Fantaisie noire » - est placé sous les auspices de Dock Boogs et de Maurice Tillieux. Si le second nous est familier (comment cela, vous n'avez pas lu cette chronique de la réédition des fabuleux Gil Jourdan ???), je dois avouer que j'ignorais qui était le premier. J'aurais pu m'en douter à la couverture, superbe, de cet album : c'était un bluesman américain, un maître du banjo des origines. Et cette BD toute entière est un véritable hommage, ludique, à la musique et au roman noir. Nicolas Moog, déjà auteur d'une bonne adaptation du Poulpe de Jacques Vallet (« L'amour tarde à Dijon ») s'amuse comme un petit fou à parsemer son histoire de clins d'oeil à la Série Noire. Le plus spectaculaire – et amusant – est d'avoir glissé le tueur de service dans la peau de... Marc Villard : notre vénérable gloire nationale ne lui en veut pas, puisqu'il lui signe une préface aussi référentielle que les planches qui la suivent. Et tout aussi délirante. Bon, l'intrigue est ténue, mais le plaisir est ailleurs, c'est un peu celui ressenti à la lecture d'une nouvelle : le tout est ramassé, et on peut revenir au début pour savourer à nouveau.
La mort n'est pas une excuse, non, et passer à côté de cet album non plus !

La mort n'est pas une excuse
Scénario et dessins Nicolas MOOG
Six pieds sous terre, 2010
48 p. noir et blanc – Collection Monotrème
10 €