Ce n'est un secret pour personne, le western est un genre qui n'est pas loin de tomber dans l'oubli, et rares sont les auteurs qui osent remettre en selle des personnages aussi typés que le cow-boy, le shériff, le hors-la-loi ou encore, le joueur de poker, la prostituée. Et pour beaucoup de lecteurs, le genre s'arrête à Blueberry, Jonathan Cartland ou à l'inoxydable Lucky Luke. L'univers du western est si bordé par un imaginaire collectif, d'essence hollywoodienne, qu'il semble très difficile de s'extirper des archétypes et de scénarios cent fois relus... ou revus. Alors il faut ruser, sortir des sentiers battus, et donner dans le tragique grandiose comme l'avaient fait Meunier et Guérineau dans leur superbe Après la nuit (Delcourt, 2008)... ou se lancer dans le croisement expérimental comme le font actuellement Delestret et Valambois avec les Enquêtes d'Andrew Barrymore. Car ce n'est ni plus ni moins que Sherlock au Far West que nous proposent les auteurs.
Leur héros est un détective de San Francisco, fraîchement débarqué à Old Creek Town (1er tome) pour devenir l'adjoint du shérif local, un bougon blond aux allures de Wild Bill Hicock. Immédiatement repérable à sa tignasse rousse et à sa démarche de grand échalas, Andrew Barrymore va aussi très vite marquer les esprits des locaux par des méthodes d'enquêtes peu répandues dans la contrée, où l'étude des indices les plus insignifiants mène tout droit à la solution. Et va permettre de confondre les criminels. Cela ne vous rappelle personne ?
En choisissant d'immerger un as de l'observation, qui se sert plus de ces petites cellules grises que de son colt, au beau milieu d'une population parfois un peu rustique, Nicolas Delestret ne pouvait que provoquer des étincelles, et amener à des situations les plus cocasses, les plus délicates pour son héros...qui fera éclater à chaque fois une vérité dissimulée derrières des évidences trompeuses pour le commun des mortels. Ainsi, dans Old Creek Town, Barrymore élucide le meurtre l'épicier de la ville, grâce un morceau de robe déchirée et un serre-livre en forme d'éléphant, sous les yeux ébahis des principaux protagonistes de l'affaire. Pour sa deuxième enquête, Secrets de famille, il emploie tout son talent à démasquer l'assassin d'Emerson Kurtsfield, magnat des chemins de fer, dont la mort semble faire les affaires de pas mal de monde... y compris dans sa propre famille. Mais je ne vous en dirais pas plus si ce n'est que Rodéric Valembois – alias Rod pour d'autres séries, comme le vigoureux Murder et Scotty (chez Paquet) – apporte une touche de folie douce à la série, avec ses personnages aux attitudes et visages parfois cartoonesques, en contraste avec des décors très soignés. Et j'allais oublier les couvertures, très élégantes, qui poussent le raffinement jusqu'à pelliculer les personnages et titre de la série. C'est brillant. Comme Andrew Barrymore.
En choisissant d'immerger un as de l'observation, qui se sert plus de ces petites cellules grises que de son colt, au beau milieu d'une population parfois un peu rustique, Nicolas Delestret ne pouvait que provoquer des étincelles, et amener à des situations les plus cocasses, les plus délicates pour son héros...qui fera éclater à chaque fois une vérité dissimulée derrières des évidences trompeuses pour le commun des mortels. Ainsi, dans Old Creek Town, Barrymore élucide le meurtre l'épicier de la ville, grâce un morceau de robe déchirée et un serre-livre en forme d'éléphant, sous les yeux ébahis des principaux protagonistes de l'affaire. Pour sa deuxième enquête, Secrets de famille, il emploie tout son talent à démasquer l'assassin d'Emerson Kurtsfield, magnat des chemins de fer, dont la mort semble faire les affaires de pas mal de monde... y compris dans sa propre famille. Mais je ne vous en dirais pas plus si ce n'est que Rodéric Valembois – alias Rod pour d'autres séries, comme le vigoureux Murder et Scotty (chez Paquet) – apporte une touche de folie douce à la série, avec ses personnages aux attitudes et visages parfois cartoonesques, en contraste avec des décors très soignés. Et j'allais oublier les couvertures, très élégantes, qui poussent le raffinement jusqu'à pelliculer les personnages et titre de la série. C'est brillant. Comme Andrew Barrymore.
Le blog des auteurs est ici pour Rodéric Valembois et là, pour Nicolas Delestret
Les Enquêtes d'Andrew Barrymore – Dargaud – 48 p. couleur.
1 – Old Creek Town (2010) – 11,50 €
2 – Secrets de famille (2011) – 11,95 €