
C'est Matz lui-même – co-directeur de la collection avec François Guérif – qui s'est chargé de l'adaptation de ce roman de Daniel Chavarria, publié à Cuba en 1995, et P
aolo Bacilieri qui oeuvre aux pinceaux. Ce qui frappe dans cette version, c'est sa dimension sensuelle. Dès le début, bien entendu, avec le manège aguicheur de « l'héroïne », puis un peu plus loin, dans les cènes de jeux érotiques entre Alicia et Juanito, mais aussi dans des scènes moins explicites : l'air est sérieusement moite dans ces pages... C'est en fait en raison du trait de Bacilieri, étonnamment proche dans certaines planches, de celui du vénérable Georges Pichard, un des maîtres français de la bande dessinée polissonne (Ah, « Paulette » et « Blanche Epiphanie »... ). On en oublierait presque que cette BD est un polar, mais on aurait tort : le roman de Chavarria ménageait un vrai suspense que Matz réussit à transposer, tout en maintenant une atmosphère lourde, de celle où le lecteur se dit : « ça va mal finir... ». Mais ça, je vous laisse le découvrir.

Adios Muchachos
Scénario Matz et dessin Paolo Bacilieri
d'après le roman de Daniel Chavarria
Casterman, 2011 - 124 pages couleurs.
Collection Rivages/Noir/Casterman - 18 €