- Nulle part.
- Je viens avec vous. C’est là que je vais moi aussi »
Sarah fuit un petit ami violent. Elle tombe sur Jack, parti lui à la rencontre de l’assassin de son jeune fils Niels, un marginal qui sort juste de quinze ans de prison. Alors que le « Nulle part » de Sarah s’apparente à un vrai départ vers une autre vie, celui de Jack a tout d’une fuite en avant avec regard braqué sur le rétroviseur. Mais cette volonté de se retrouver à tout prix face à l’assassin de son fils, signifie t-elle autre chose que le point final d’une vie depuis longtemps arrêtée ? Il faudra à Jack la lecture du Démon de Selby, que Sarah transporte avec elle, et un second signe du destin en la personne d’un jeune musicien prénommé... Niels, qui croise leur route, pour que le père désespéré accepte enfin la réalité - réalité qui ira jusqu’à surprendre le lecteur…
Les récits BD d’errance à travers l’Amérique souffrent souvent d’une difficulté à rendre palpable l’écrasement des personnages devant l’immensité du pays. La plupart du temps le cadre n’est qu’un élément décoratif et l’action prime, les événements s’enchaînant comme autant d’épisodes spectaculaires de la vie des protagonistes. Ici, rien de tout cela : en suspendant le temps, dans des scènes où les personnages parlent peu, et en les faisant traverser une Amérique rappelant fortement celle de Hopper, de Metter se révèle un véritable peintre des grandes solitudes. Ses cases, en couleurs directes, sont autant de tableaux que l’œil prend un immense plaisir à détailler, sans qu’à aucun moment ne soit remise en cause la dynamique de la planche, essence même d’une bande dessinée réussie. Déjà remarqué pour l’originalité et la virtuosité graphique de ses précédentes séries, Christian de Metter élabore patiemment une œuvre qui le place parmi les auteurs à suivre de très près. Vers le démon en est un jalon important et certainement – déjà, oui ! - un des albums phare de cette année 2006.
Vers le démon - Christian de Metter
Casterman, 2006 - 56 p. coul. - Collection Un Monde - 13 €
- Je viens avec vous. C’est là que je vais moi aussi »
Sarah fuit un petit ami violent. Elle tombe sur Jack, parti lui à la rencontre de l’assassin de son jeune fils Niels, un marginal qui sort juste de quinze ans de prison. Alors que le « Nulle part » de Sarah s’apparente à un vrai départ vers une autre vie, celui de Jack a tout d’une fuite en avant avec regard braqué sur le rétroviseur. Mais cette volonté de se retrouver à tout prix face à l’assassin de son fils, signifie t-elle autre chose que le point final d’une vie depuis longtemps arrêtée ? Il faudra à Jack la lecture du Démon de Selby, que Sarah transporte avec elle, et un second signe du destin en la personne d’un jeune musicien prénommé... Niels, qui croise leur route, pour que le père désespéré accepte enfin la réalité - réalité qui ira jusqu’à surprendre le lecteur…
Les récits BD d’errance à travers l’Amérique souffrent souvent d’une difficulté à rendre palpable l’écrasement des personnages devant l’immensité du pays. La plupart du temps le cadre n’est qu’un élément décoratif et l’action prime, les événements s’enchaînant comme autant d’épisodes spectaculaires de la vie des protagonistes. Ici, rien de tout cela : en suspendant le temps, dans des scènes où les personnages parlent peu, et en les faisant traverser une Amérique rappelant fortement celle de Hopper, de Metter se révèle un véritable peintre des grandes solitudes. Ses cases, en couleurs directes, sont autant de tableaux que l’œil prend un immense plaisir à détailler, sans qu’à aucun moment ne soit remise en cause la dynamique de la planche, essence même d’une bande dessinée réussie. Déjà remarqué pour l’originalité et la virtuosité graphique de ses précédentes séries, Christian de Metter élabore patiemment une œuvre qui le place parmi les auteurs à suivre de très près. Vers le démon en est un jalon important et certainement – déjà, oui ! - un des albums phare de cette année 2006.
Vers le démon - Christian de Metter
Casterman, 2006 - 56 p. coul. - Collection Un Monde - 13 €
[Chronique publiée dans l'Ours Polar n°36 - Mars 2006]
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