Que faire du reste de sa vie quand on a été un vrai dur qui a réussi à passer à travers les gouttes plombées de la Prohibition, mais qu’on ne sait à priori, rien faire d’autre que d’être du mauvais côté de la loi ? Se ranger et ouvrir un bar, si modeste soit-il… C’est ce que fait le vieux Tommy Steel, et dans le Chicago de ces années quarante naissantes, ils sont nombreux à venir lui rendre visite, amis comme ennemis…
Loué soit Mosquito d’avoir traduit cette bande créée il y a plus de quinze ans dans la revue italienne «Comic art» ! Giancarlo Berardi et Ivo Milazzo ont inventé là un personnage attachant et original, qui évolue dans un milieu inscrit dans l’imaginaire collectif (Etats-Unis, gangster et Mafia) mais assez éloigné des canons du genre : Tom Steel a de l’humanité à revendre, de la bonté à distiller et de la solidarité en réserve. Peu courant chez ce genre d’individu. Peut-être un chemin vers une sorte de Rédemption après des années à ne pas avoir trop aimé son prochain ? C’est ce qui ressort des quatre histoires au sommaire de cet album, quatre tranches de la vie d’un homme un peu revenu de tout et qui croise, un homme de main un peu naïf, un jeune livreur gouailleur, une femme décidée à se venger et un fugitif aux abois. On suit avec délectation les destinées de tous ces personnages, pour lesquels le vieux Tom semble avoir une tendresse particulière. Au moins pour ceux qui ne lui cherchent pas d’ennuis… Une (re)découverte qui a aussi le mérite de mettre à l’honneur un tandem, Berardi et Milazzo, méconnu car peu traduit chez nous (deux albums chez Soleil).
Scénario Giancarlo Francisco Berardi et dessin Ivo Milazzo
Mosquito, 2005. - 56 p. – 12,50 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°36 - Mars 2006]
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