Lady Elza est une jeune femme aux fortunes diverses : si financièrement elle est à l'abri du besoin – car issue d'une riche famille – sentimentalement c'est autrement plus compliqué. Déjà divorcée, elle virevolte d'aventures en aventures, ce qui n'est pas sans danger. Ainsi, au début de celle-ci, Elza se retrouve en imper et porte-jarretelles, sur les toits de Londres, obligée de fuir la vindicte de la maîtresse de son amant d'un soir. Elle s'en sort, mais ladite maîtresse, blessée dans son orgueil (et à l'orteil car elle s'est tirée une balle dans le pied par maladresse...) ne veut pas en rester là. Elle charge son frère, le malfaisant Albee Switch, d'estropier la belle Elza. Par bonheur, celle-ci a été envoyée dare-dare à la campagne par son cousin Palfy, pour la protéger, mais aussi pour la faire entrer dans un cénacle très fermé, le mystérieux Excentric Club. Mais pour être admise, encore faut-il passer rituels et épreuves avec succès. La fougueuse Elza va-t-elle être à la hauteur ?
Vous aimiez « Les Rochester », des mêmes auteurs ? Vous allez adorer les aventures de Lady Elza, qui sont la continuité de celles publiées chez Dupuis, l'héroïne désormais seule vedette. Dufaux, dans une postface un peu amère et triste au sixième et dernier tome de la série, avait exprimé toute sa déception de devoir abandonner les Rochester, faute d'avoir réussi à les faire aimer à son public. Glénat lui offre une seconde chance, et chers lecteurs et lectrices, si vous êtes amateurs d'humour raffiné et que la ligne claire exerce sur vous une certaine séduction : foncez ! Lady Elza s'inscrit dans la droite lignée du Floc'h de la période « Albany » (Le Dossier Harding, A la recherche de Sir Malcolm...) et du Freddy Lombard de Chaland, dont Philippe Wurm fait un peu figure d'héritier, un petit coquin en plus. Car l'héroïne du duo est loin d'être une fille coincée, et elle en émoustille plus d'un au fil de ses pérégrinations. Ce léger décalage entre un style graphique que d'aucuns – les naïfs – estiment s'adresser aux plus jeunes, et une histoire pour les, voyons, moins jeunes, fait tout le sel de Lady Elza. Sans oublier qu'autour de ce personnage central féminin séduisant, Dufaux a imaginé une histoire à la lisière du fantastique, pleine de rythme et ponctuée de dialogues des plus plaisants. Du style :
« - C'est Lord Schnock. Un membre de l'Excentric Club
- Encore ! Et qu'a-t-il de particulier ?
- Il correspond chaque nuit avec Lady Di. Avec l'esprit de Lady Di. C'est très fatigant. La princesse a tant de choses à révéler »
Voici donc un come-back réjouissant, et souhaitons longue vie la pétillante Elza.
Avec qui on partagerait bien une coupe de champagne à la Saint-Sylvestre, tiens.
Lady Elza 1 – Excentric Club
Scénario Jean Dufaux et dessin Philippe Wurm
Glénat, 2011 - 52 pages couleur - 13 €
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