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dimanche 8 mai 2011

[Chronique] - Parker est de retour !

Parker a changé de visage : une opération de chirurgie esthétique était la seule solution pour échapper à l'Organisation. Mais celle-ci est puissante et elle réussit tout de même à le localiser. Elle lui envoie aussitôt un tueur, qui trouve le moyen de rater une exécution à priori tranquille : la cible était au lit, endormie... Mais Parker, aux réflexes de prédateur, échappe au traquenard et fait vite cracher le morceau au porte-flingue, qui lui donne un premier nom. Grâce à lui, Parker va remonter la filière et entreprendre un nettoyage en règle de la puissante mafia locale. Celle-ci n'a pas l'air de se rendre compte de la rage qui anime leur ennemi, comme en témoigne ce dialogue :
Fairfax (pas loin du sommet dans l'Organisation) : « J'ignore ce que vous espérez en faisant tout ça. Vous continuerez à nous irriter et nous à vous traquer. L'issue est inévitable ».
Parker (calme) : « Erreur. Ce n'est plus vous qui me traquez. C'est moi qui vous traque. Je traque Bronson ».
Et il n'a pas l'air de rigoler...

Cette adaptation des romans de Stark mettant en scène Parker, après « Le Chasseur », est celle du deuxième titre de la série, « Peau neuve » ou « Parker fait peau neuve » selon les différentes éditions françaises (The man with the getaway face, 1963) mais également, et surtout, du troisième titre, "La Clique", dont la BD originale partage le titre : "The Outfit", sorti en 1964.
Après
Benacquista, c'est Doug Headline qui s'est chargé de la traduction de ce tome, en excellent connaisseur des comics qu'il est... et du polar. Et comme pour « Le Chasseur », le travail de Darwin Cooke est tout simplement magnifique, ses choix graphiques sont même encore plus audacieux que pour le premier tome. La meilleure preuve en est le « livre trois » de cette histoire (qui en compte quatre) où, en 30 pages, Cooke utilise quatre style différents pour illustrer les activités illicites de l'Organisation, et comment Parker va à chaque fois arnaquer la société criminelle. Cooke n'hésite ainsi pas à intégrer de grandes parties narratives, issues directement du roman, comme ce « Raid sur le club Cookatoo », qui se lit comme un long reportage à sensation : 6 pages de textes illustrées de 5 dessins qu'on jurerait croqués en direct, dans un impeccable style sixties. Comme pour « Le Chasseur », l'album est en bichromie gris/bleu – blanc, ce qui empêche tout effet inutilement spectaculaire, mais n'empêche en aucun cas de sentir la violence, insidieuse ou réelle, tapie dans l'ombre ou explosant dans les poings du "héros", et qui suinte tout au long des pages. Une vraie leçon aux distributeurs d'hémoglobine. Et comme l'intrigue de ce deuxième Parker est d'une solidité à toute épreuve – et si elle semble avoir été déjà lue, il ne faut pas oublier qu'elle date de 1963 – vous aurez compris que vous devez absolument lire cet album.
Parker, tome 2 - L'Organisation
Scénario et dessin : Darwin Cooke d'après Donald Westlake
Traduction Doug Headline
Dargaud, 2011 - 160 pages en bichromie – 19 €

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