Nous
avions laissé notre chère Maggy, trinquant à l'avenir avec son
amoureux tout neuf, Alex, dans leur pub préféré de Londres. Tout
ne s'annonçait-il pas pour le moins mal dans le meilleur des mondes
pourris ? Comme le disait Alex, à 6 cases de la fin du tome 2 :"
Sheena maîtrisée... Affaire résolue avec Wight qui te réengage...
Amour parfait avec le plus beau mec de Londres...". De quoi
envisager un futur potable pour Maggy, non ? Peut-être.... Sauf que
les trois dernières cases de ce même tome s'achevaient avec Sheena,
dans la rue, sous les fenêtres du pub. La femme-flic témoin - et
victime - des agissements de la bande d'Alex en restera-t-elle là ?
Il y a tout de même un beau paquet de fric à récupérer...
Et
c'est un peu pour ça qu'Alex, en ouverture de ce troisième tome,
rachète une arme, à l'origine inconnue, trouvée dans un container
emporté aux enchères par un Ashley, un pote flic à lui. Maggy
n'est pas vraiment heureuse de se retrouver avec ce flingue, qu'elle
planque dans le bac à légume de son frigo, mais elle est plutôt
contente d'avoir récupéré dans ce même container un album photo,
qu'elle s'imagine rendre à ses propriétaires, car il est plein de
souvenirs, peut-être important pour la famille.
Tout
ce qui va se passer dans l'album final de ce premier cycle est posé
là, dans cette scène introductive : une arme qui va avoir toute son
importance, à la fois par son présent (va-t-elle servir ? Qui va
s'en servir ? Contre qui ?) et par son passé (A qui appartenait-elle
? Pourquoi était-elle conservée dans ce container ?). Un album
photo qui va conduire Maggy à jouer un peu plus les détectives, et
à se rendre compte, avec nous, lecteurs, que finalement, elle aime
ça et se débrouille pas si mal. Deux objets, qui permettent une
double intrigue, pour une narration en parallèle, ou plutôt, qui
permettent de mettre en scène la double vie de Maggy : celle,
officielle, où elle travaille sur des enquêtes, que ce soit pour
elle (l'album photo) ou pour Wight, son patron (et cette fois il
s'agit de vol de dents en or après la crémation par une société
de pompes funèbres) et l'autre , sa vie privée, faites de secrets
et cachotteries, où elle est sur la corde raide, car ce fric qu'elle
a récupéré continue à attirer du monde, et pas du plus
recommandable.
Maggy dans les rues du Mans... |
Alors,
je ne vous dirai évidemment pas ici comment tout ça finira, mais ce
qui est sûr, c'est que tout ce qui faisait l'intérêt et le plaisir
de lecture des deux tomes précédents est à nouveau présent : des
personnages principaux, Maggy en tête, très crédibles car
on-ne-peut-plus humains, et aux caractères complexes, des scènes de
la vie quotidienne hyper bien observées et senties, des dialogues percutants et souvent drôles, et des
rebondissements ne tombant jamais comme des cheveux sur la soupe, ou
ne faisant pas office d'échappatoire facile pour les auteurs, comme
on peut le voir dans pas mal de polar. Car il ne faut pas oublier :
Maggy Garrisson, c'est du polar ! Du polar d'un autre genre, mais du
polar où le duo Trondheim - Oiry fait merveille. Lewis Trondheim
avec tous les ingrédients déjà évoquées prouve qu'il est
possible de construire une intrigue mêlant suspense et quotidien, et
où les deux sont d'égal intérêt, et Stéphane Oiry, avec
son dessin réaliste et franco-belge, son sens
du cadrage (superbe scène avec Maggy et Sheena en voiture !), son
souci constant du détail, donne corps et âme à cette série qu'on
a pas envie de voir s'arrêter comme ça. C'est peut-être justement
le sens caché du titre, tiens ? Cela tombe bien, car il y aura un
quatrième "aventure" de Maggy. Même si pour l'instant
Stéphane Oiry travaille sur un ambitieux projet, avec Arnaud Le
Gouefflec : une bio romancée de Lino Ventura. Mais ça, c'est
une autre histoire. En attendant, filez donc à Londres avec Maggy !
Maggy
Garrisson 3 - Je ne voulais pas que ça finisse comme ça ****
Scénario
Lewis Trondheim et dessin Stéphane Oiry
46
pages couleurs - Dupuis, 2016- 14,50 €
Content d'apprendre qu'il y aura une 4ème aventure (source?)... La "vignette" marquant "Fin de cycle" m'avait un peu inquiété! Effectivement, bonne BD-polar que je ne lasse pas de relire (ah, le "Je vais t'acheter une laisse en or" à la fin du T.1...).
RépondreSupprimerVous avez raison : Maggy Garrisson, on y revient, tellement c'est bon. Alors, oui savoir qu'il y aura, une quatrième enquête, ça met de bonne humeur. Pas forcément tout de suite, la suite, mais c'est prévu. La source ? C'est Stéphane Oiry himself qui me l'a annoncé. En attendant, il avance sur son album mettant en scène... Lino Ventura, et ça aussi, ça va valoir le coup.
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire