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Bonne balade dans le noir !

lundi 1 février 2010

Baru primé à Angoulême : retour sur Noir (2009)

Baru le dit dans la préface à ce Noir : « Depuis, comme vous savez sans doute, les banlieues ont explosé, notamment en novembre 2005. Je n'aurais pas la prétention de revendiquer une quelconque prémonition de ces événements ». Et pourtant... ses deux récits Bonne année 2016 et Bonne année 2047, avaient été publiés respectivement en 1995 et 1998 sous un seul et même titre (Bonne année). Ils dressaient, de manière futuriste, le tableau d'une France coupée en deux, où le siphonnage de réservoirs et la course au préservatif, trésor inestimable, constituent le quotidien vital d'une jeunesse aux abois. Même si l'étendue des dégâts n'a pas encore le degré décrit par Baru dans sa France de demain, il ne semble pas loin de la vérité, et on peut être tenté de partager son pessimisme sur l'état de notre beau pays. Heureusement que ses personnages, ses héros du quotidien, ont souvent une énergie positive assez communicative et entretiennent un certain espoir. Le troisième récit Ballade irlandaise met lui en scène une idylle entre une irlandaise catholique et le chanteur irlandais, protestant, de « The Vogues », groupe pop au sommet de sa gloire. Tiré d'une nouvelle de Rodolphe, Baru en a resitué l'action au coeur du conflit irlandais, et si cette troisième histoire semble un peu en décalage par rapport au deux précédentes, elle reste dans cette même thématique chère à l'auteur, de la lutte contre l'intolérance, sous quelque forme que ce soit. Cette réédition dans la prestigieuse collection « Ecritures », agrémentée d'une intéressante préface de son auteur, est une excellente idée. Et visionnaire : un an après, Baru remporte le prestigieux Grand Prix de la Ville d'Angoulême. Pour l'ensemble de son oeuvre, bien sûr, mais il suffit de se replonger dans celle-ci pour s'en rendre compte : elle conjugue la noirceur à tous les temps. Mais pas tout le temps, car lorsque les lendemains peuvent chanter, Baru nous laisse percevoir leur musique.
Ce Grand Prix est une juste récompense pour cet auteur au parcours discret et sans faute. Baru ? Vive la classe !

Noir
Scénario et dessins Baru
Casterman, 2009 - 142 p. noir et blanc
- Collection Ecritures - 14 €

2 commentaires:

  1. M'enfin Fred fallait le dire que t'avais ce blog !
    Pour revenir sur ce prix, j'aime beaucoup l'adaptation de Pelot par Baru, mais j'avoue ne pas comprendre comment un chef d'oeuvre comme le dernier Larcenet n'a pas eu de prix.

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