
Ce Nero qui nous arrive tout droit d’Italie est une intéressante découverte, à double titre. Côté scénario, Cripa réussit à créer un personnage de privé assez original, lecteur de manuels de criminologie, plus proche du profiler que de l’homme d’action, comme Néro le confesse lui-même dans cette histoire. Prénom peut-être choisi en hommage au Néro Wolfe de Rex Stout, qui résolvait toutes ses affaires sans quitter ses orchidées ? Côté dessin, Mutti, auquel il faut adjoindre le coloriste Bussacchini – dont le nom figurant sur la couverture laisse deviner l’importance – s’exprime avec un trait réaliste, pour ses personnages comme pour ses décors, où la ville de Brescia est réellement présente. Et les couleurs, justement, souvent douces, tirant même parfois vers le pastel, apportent un contraste, une opposition, à la dureté du propos, une preuve qu’il n’est pas besoin de donner dans le grand-guignol pour réussir une histoire mettant en scène une chasse au serial-killer. Une nouvelle série qui réussit son entrée dans « Ligne Rouge », la collection vers laquelle tout amateur de polar se doit de faire un détour.
Nero, tome 1 – La Cinquième victime
Scénario Alex Cripa et dessin Andrea Mutti
Casterman, 2006 – 56 p. coul. – Collection Ligne Rouge – 9,80 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°40 - Décembre 2006]
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