Panda a quatorze ans et demi, et débarque à Terminus, Géorgie, chez son père, ce héros qu’elle n’a pas vu depuis dix ans. Et elle n’a qu’une idée en tête, le suivre dans ses missions pour apprendre les bases du beau métier de papa : chasseur de primes. Mais voilà, Mack n’est pas du genre daddy cool, et, en pleine guerre ouverte avec un concurrent, il voit d’un mauvais œil l’arrivée d’une novice à former, fut-elle sa fille. Surtout si c’est sa fille. En fait d’apprentissage, il va vite constater que sa progéniture possède déjà un savoir-faire indéniable, vital pour survivre dans l’enfer de Terminus. Mack la brute, alias Clownface pour ses ennemis, va-t-il laisser parler son cœur ? Il verra quand il aura liquidé tout le monde, ou presque, dans le camp d’en face…
Amis de la poésie, bonsoir ! Body Bags fait partie de ces comics américains qui ne reculent devant rien, surtout pas devant les flots de sang qui éclaboussent jusqu’au lettrage des chapitres. Tranchante comme le fil des coutelas de Mack, explosive comme les balles de « Pops » son co-équipier, cette BD survoltée de Jason Pearson est au croisement des genres, comme le sont de temps en temps les crime comics outre-Atlantique. Elle emprunte à la fois au monde du polar – tueurs professionnels, ville sous la coupe de mafias – et à celui des super-héros – costumes pour les « justiciers », baffes monumentales à gogo, muscles en avant pour tout le monde… D’ailleurs, la disproportion étudiée, dans les personnages de Mack, monstre physique quasi-indestructible, cousin éloigné du Lobo de Bisley, et de Panda, aux formes généreuses sous son body moulant, place d’emblée Body bags sous le signe de l’excès. Comme le tout est emballé avec un humour décalé, on se laisse prendre à ce feu d’artifice, et on arrive même à en avoir de la tendresse pour ce duo étonnant. A découvrir, d’autant qu’une fois encore Delcourt fait des efforts et offre une édition « remasterisée », avec nouvelle traduction et nouveau lettrage, différents de ceux parus en 2000 dans la presse.
Body bags, tome 1 - Bonne fête, papa !
Scénario et dessin Jason Pearson
Delcourt, 2006 – 104 p. coul. – Collection Contrebande - 12,90 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar 37/38 - Juillet 2006]
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