
Il existerait une l'introduction du « M le Maudit » de Fritz Lang, montré une seule fois au public en 1922 à Berlin, et coupée ensuite par Lang...Détruite ou perdue ensuite cette partie de la pellicule est devenue légendaire. La trilogie de Pécau et Damour prend pour point de départ cet épisode mystérieux de l'histoire du cinéma, et s'étend, dans ce deuxième acte, à la littérature fantastique, du côté de Stevenson, Bram Stocker et Arthur Machen... Pécau ouvre une autre voie et complexifie un scénario pour mieux perdre son lecteur dans les méandres de la machination ourdie par on ne sait pour l'instant qui. Ses personnages sont pris par des forces qui les dépassent, et seule l'inspectrice Habou semble tenir le choc... et encore ! Ce « Testament » est un véritable hommage à un certain art de susciter la terreur dans le 9ème art et la littérature, qui joue sur le Mal en temps qu'être incarné. Il faut noter des dialogues assez drôles en contrepoint du tragique de l'histoire. Percutants, ils sont la plupart du temps dans la bouche de Lotte, véritable reine du punching-ball verbal et de la réplique qui tue, du genre : « Z'avez une idée où se trouve votre cerveau ? Prenez votre temps pour répondre... Vous pouvez faire des signes ou gratter dans la terre mais merde... Faites quelque chose ! ». Décapant.
Le Testament du docteur M, tome 2 - Les Trois lumières
Scénario de Jean-Pierre Pécau et dessin de Damour.
Delcourt, 2009 – 56 p. coul. - Collection « Série B » - 12,90 €
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