Deux hommes. L'un est tueur à gages. Il croit encore pouvoir honorer son dernier contrat, et après tout arrêter. Parce qu'il est amoureux. Parce qu'il est fatigué. L'autre est truand, du genre dur à cuire, et il est complètement obnubilé par la mort de son fils par overdose. Son moteur à lui, c'est la vengeance, qui tarde à venir, alors que la souffrance dure, s'installe. Et que sa femme ne le reconnaît plus, ne le comprend plus. Ne s'explique pas ses silences. Les chemins de ces deux-là vont se croiser, un petit moment, juste ce qu'il faut que leur vie bascule.
De temps à autres, des pépites d'or noir surgissent des flots de la production. Angle mort en fait partie. Pour sa première bande dessinée, Pascale Fonteneau frappe un grand coup, avec une histoire forte, qui si elle ne révolutionne pas les canons du genre, n'en demeure pas moins parfaitement maîtrisée, jusque dans le choix osé d'une narration subjective. Nous sommes dans la tête du tueur, et en voiture, il occupe la place du mort... Une voiture qui nous emmène dans un Bruxelles déprimant, sombre, nocturne. Où les gens sont anonymes, de passage, et s'abîment dans des comportements parfois extrêmes, comme s'ils ne se faisaient aucune illusion sur leur avenir de ce côté-ci de la planète. Le nom des bars, des rues, des enseignes sont effacés, par l'usure, le brouillard, la pollution, comme si eux aussi n'avaient pas d'importance, comme si la ville entière était noyée sous une opacité coupable. Tout cela est magnifiquement dessiné par Olivier Balez, dont on reconnaît ce trait qui était déjà le sien lors de son Poulpe pour Baleine, et qui manie pour cet album des couleurs jouant sur différentes gammes de bichromies, qui chacune expriment toutes les couleurs du noir. Cette association entre une auteur inspirée par le genre polar, vraiment amoureuse de sa ville et un des dessinateurs les plus originaux de sa génération est un vrai coup de maître, et « Angle Mort » un album qui fera certainement date. En tous cas, un duo dont on attend d'autres vies rêvées.
De temps à autres, des pépites d'or noir surgissent des flots de la production. Angle mort en fait partie. Pour sa première bande dessinée, Pascale Fonteneau frappe un grand coup, avec une histoire forte, qui si elle ne révolutionne pas les canons du genre, n'en demeure pas moins parfaitement maîtrisée, jusque dans le choix osé d'une narration subjective. Nous sommes dans la tête du tueur, et en voiture, il occupe la place du mort... Une voiture qui nous emmène dans un Bruxelles déprimant, sombre, nocturne. Où les gens sont anonymes, de passage, et s'abîment dans des comportements parfois extrêmes, comme s'ils ne se faisaient aucune illusion sur leur avenir de ce côté-ci de la planète. Le nom des bars, des rues, des enseignes sont effacés, par l'usure, le brouillard, la pollution, comme si eux aussi n'avaient pas d'importance, comme si la ville entière était noyée sous une opacité coupable. Tout cela est magnifiquement dessiné par Olivier Balez, dont on reconnaît ce trait qui était déjà le sien lors de son Poulpe pour Baleine, et qui manie pour cet album des couleurs jouant sur différentes gammes de bichromies, qui chacune expriment toutes les couleurs du noir. Cette association entre une auteur inspirée par le genre polar, vraiment amoureuse de sa ville et un des dessinateurs les plus originaux de sa génération est un vrai coup de maître, et « Angle Mort » un album qui fera certainement date. En tous cas, un duo dont on attend d'autres vies rêvées.
Angle mort
Scénario Pascale Fonteneau et dessin Olivier Balez
KSTR, 2007 – 120p. coul. – 12,90 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°43, septembre 2007]
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