Eux ce sont Fred, Mehdi, Baptiste. Elles, Vanessa, Mathilde, Magalie. Leur point commun : le quartier des Rosiers où ils vivent un quotidien fait de galères, mais où tout espoir n'est pas définitivement perdu. En trois histoires qui sont autant de tranches de vie, Séverine Lambour dresse un portrait sensible de la vie dans les quartiers du même nom...
Dans Mauvaise rencontre, deux filles se vengent du père d'une des deux en incendiant sa caravane et en faisant porter le chapeau à deux garçons de l'immeuble. Dans Fausse Alerte Fred doit conduire d'urgence sa soeur sur le point d'accoucher à l'hôpital, tandis que Mehdi achète une montre avec un chéquier volé. Dans Qui sème la peur récolte la colère Baptiste se rend à un entretien avec sa conseillère pour l'emploi, rendez-vous qui dérape assez rapidement. Ce dernier récit est de loin celui qui frappe le plus par son côté implacable et réaliste : la violence faite aux individus est insidieuse, et l'humiliation érigée en système. Il n'y a aucun angélisme dans ces histoires : les mecs ne sont pas des modèles de vertus, ils n'hésitent pas à sortir en pleine nuit, malgré les réprobations de la mère. Ils volent. Ils ne répondent pas aux convocations de l'ANPE. Les filles semblent plus solides et plus sensées, mais le résultat est le même pour elles aussi : le futur n'a pas vraiment d'avenir. Dessiné par trois dessinateurs aux traits bien distincts, ce premier regard sur l'Allée des Rosiers reste malgré tout homogène et on passe d'un récit à l'autre sans problème. Chacun des illustrateurs a su s'approprier les personnages et nous en restituer toute l'humanité. Cet album est une belle surprise de cette fin d'année.
Dans Mauvaise rencontre, deux filles se vengent du père d'une des deux en incendiant sa caravane et en faisant porter le chapeau à deux garçons de l'immeuble. Dans Fausse Alerte Fred doit conduire d'urgence sa soeur sur le point d'accoucher à l'hôpital, tandis que Mehdi achète une montre avec un chéquier volé. Dans Qui sème la peur récolte la colère Baptiste se rend à un entretien avec sa conseillère pour l'emploi, rendez-vous qui dérape assez rapidement. Ce dernier récit est de loin celui qui frappe le plus par son côté implacable et réaliste : la violence faite aux individus est insidieuse, et l'humiliation érigée en système. Il n'y a aucun angélisme dans ces histoires : les mecs ne sont pas des modèles de vertus, ils n'hésitent pas à sortir en pleine nuit, malgré les réprobations de la mère. Ils volent. Ils ne répondent pas aux convocations de l'ANPE. Les filles semblent plus solides et plus sensées, mais le résultat est le même pour elles aussi : le futur n'a pas vraiment d'avenir. Dessiné par trois dessinateurs aux traits bien distincts, ce premier regard sur l'Allée des Rosiers reste malgré tout homogène et on passe d'un récit à l'autre sans problème. Chacun des illustrateurs a su s'approprier les personnages et nous en restituer toute l'humanité. Cet album est une belle surprise de cette fin d'année.
Allée des Rosiers, tome 1 - Tuile sur tuile
Scénario Séverine Lambour et dessin Laurent Houssin, Olivier Martin et Benoît Springer.
Carabas, 2007. - 48 pages couleur (13 €)
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°44, décembre 2007]
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