
Ce nouveau héros créé par Conrad et Wilbur (alias Lucie) évolue dans un décor cher au duo, celui de l’Inde. Mais ce qui frappe immédiatement à la lecture de ce premier tome, c’est bien l’évolution du style graphique de Conrad pour cette série : plus épuré, parfois simplifié, les lecteurs du Piège Malais ou des Innommables pourront être déroutés par Raj, au point de se demander s’ils ont affaire au même dessinateur. Mais passée cette surprise, force est de constater que cette histoire est prenante, et les personnages vraiment intéressants. Le héros est idéaliste mais sait se faire discret, perspicace, et courageux… Un vrai héros quoi ! A côté de lui, son collègue Bullock, couard et égoïste, est une réussite dans son genre. Et puis il y a les femmes – que Conrad dessine toujours aussi magnifiquement – telle Ayesha, l’esclave affranchie, qui ont aussi leur mot à dire dans cette histoire. Au delà de l’enquête habilement menée, c’est aussi le début d’une résistance au colonisateur qui se fait jour. A ce titre, la posture déterminée d’Ayesha, au dos de l’album, répondant au flegmatique maintien à cheval des deux agents britanniques de la couverture symbolise bien ce combat à venir entre deux mondes. Mais Raj est avant tout une bonne BD d’aventures policières « dans la lignée du journal de Tintin », comme le précise avec justesse, et impertinence, l’autocollant apposé par Dargaud sur la couverture…
Raj, tome 1 - Les Disparus de la ville dorée
Scénario Wilbur et Conrad, dessin Conrad
Dargaud, 2007. – 48 p. coul. – 13 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°41, mars 2007]
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