Marco Buratti, alias l'Alligator, ex-chanteur de blues, est patron de bar, et à ses heures, détective privé pour des affaires qu'il règle avec l'aide de deux complices, Max, un solitaire maniaque des archives, et Rossini, un truand à l'ancienne. Tous trois ont été contactés par Beppe Sainas, riche propriétaire d'un restaurant haut de gamme de Cagliari, pour retrouver sa maîtresse Joanna, une chanteuse de bar qu'il considère définitivement comme sa propriété. Une piste très vite remontée amène le trio à Paris, au quartier Saint-Michel, où la belle Joanna est retrouvée, et se laisse convaincre de retrouver le restaurateur. Tout cela se fait un peu trop facilement au goût de l'Alligator, mais les choses vont vite se compliquer quand quelques temps après cette affaire, Joanna revient voir les trois hommes : Sainas a été assassinée et elle est la première suspecte...
Le personnage de Buratti est apparu pour la première fois en 1996 dans le roman « La vérité de l'Alligator » (traduit en Série Noire en 1998), et cette histoire n'est pas une adaptation, mais bien un scénario inédit de Massimo Carlotto. C'est un excellent moyen de découvrir l'univers de l'écrivain et de faire connaissance avec son privé, d'un genre un peu différent, lui qui continue, avec des deux acolytes, de suivre certains préceptes plutôt tombés en désuétude au sein de la profession tels l'honneur, ou l'abstinence... Igort en propose une version graphique toute en ombres : décors et personnages à peine encrés, proche du crayonné brut, dans une bichromie blanc-bleu. Un bleu dominant comme pour mieux faire écho au blues qui habite l'Alligator, et atténuer la violence et la tension présentes en filigrane tout au long de cette histoire. « Dis-moi que tu ne veux pas mourir » est une vraie rencontre entre un écrivain et un dessinateur, à ranger dans la catégorie du Vargas/Baudoin (« Les quatre fleuves ») ou des Malet / Tardi. Et une vraie invitation à aller voir du côté de l'oeuvre de Carlotto, un grand du roman noir contemporain.
L'Alligator : dis-moi que tu ne veux pas mourirLe personnage de Buratti est apparu pour la première fois en 1996 dans le roman « La vérité de l'Alligator » (traduit en Série Noire en 1998), et cette histoire n'est pas une adaptation, mais bien un scénario inédit de Massimo Carlotto. C'est un excellent moyen de découvrir l'univers de l'écrivain et de faire connaissance avec son privé, d'un genre un peu différent, lui qui continue, avec des deux acolytes, de suivre certains préceptes plutôt tombés en désuétude au sein de la profession tels l'honneur, ou l'abstinence... Igort en propose une version graphique toute en ombres : décors et personnages à peine encrés, proche du crayonné brut, dans une bichromie blanc-bleu. Un bleu dominant comme pour mieux faire écho au blues qui habite l'Alligator, et atténuer la violence et la tension présentes en filigrane tout au long de cette histoire. « Dis-moi que tu ne veux pas mourir » est une vraie rencontre entre un écrivain et un dessinateur, à ranger dans la catégorie du Vargas/Baudoin (« Les quatre fleuves ») ou des Malet / Tardi. Et une vraie invitation à aller voir du côté de l'oeuvre de Carlotto, un grand du roman noir contemporain.
Scénario Massimo Carlotto et dessin Igort
Casterman, 2007 – 142 p. bichromie. - Collection Ecritures – 12,95 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°43, septembre 2007]
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