
Au carrefour du polar et du surnaturel, Crèvecoeur est une série qui démarre bien : voici un premier album riche en rebondissements, où les personnalités des enquêteurs sont assez réjouissantes, que ce soit dans leurs rivalités internes, exposées avec un certain humour, ou dans leur comportement quotidien de flic, décrit sobrement. Tous évoluent dans un Bruxelles volontairement sombre, et le coloriste a opté pour une prédominance des tons brun, marron, qui viennent accentuer l’atmosphère un peu étouffante de cette histoire où la nuit a une grande importance. De manière troublante, c’est un univers digne de Jean Ray qui est mis en place, et à tout moment on s’attend à voir surgir Harry Dickson au coin d’une rue, impression renforcée par un dessin qui évoque parfois celui de René Follet. Quoi qu’il en soit, pour leur première bande dessinée, Nicolas et Martin Duchêne font une entrée prometteuse dans le cercle des faiseurs d’histoires étranges.
Crèvecoeur, tome 1 – Prométhée
Scénario Martin Duchêne et dessin Nicolas Duchêne
Casterman, 2007. – 48 p. coul. – Collection Ligne Rouge – 9,80 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°42 - Juin 2007]
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