
La Malédiction d’Edgar nous replonge au cœur des années cinquante et soixante des Etats-Unis, et nous donne à voir l’histoire de ce pays d’un autre œil, ou plutôt à entendre un autre son de cloche, celui de l’homme pour qui les écoutes téléphoniques était une seconde nature. En revenant sur le parcours de cette personnalité sulfureuse et fascinante à la fois, Marc Dugain, qui adapte son propre roman, éclaire obligatoirement la destinée de Kennedy d’une autre lumière que celle laissée dans la mémoire collective. « La légende de Kennedy est en grande partie basée sur le mensonge, ce qui ne l’a pas empêché d’être l’un des meilleurs présidents que les USA aient jamais eus » écrit-il dans la préface à et album. Cette adaptation vient rappeler comment fut façonné JFK, et c’est avec talent que Chardez met en images tous les protagonistes de cette période. Son Hoover est réussi, dans la ressemblance bien entendu, mais en particulier dans le poids de ce regard mi-cynique mi-rêveur qu’il lui a attribué. Ce premier album s’arrête à l’avènement de Kennedy au pouvoir, mais les desseins d’Edgar J. Hoover sont-ils tous réalisés ? La suite de cette très bonne adaptation nous le dira.
La Malédiction d’Edgar, tome 1 – Destin présidentiel
Scénario Marc Dugain et dessin Didier Chardez
Casterman, 2006. – Collection Ligne Rouge – 48 p. coul. – 9,80 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°41, mars 2007]
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