Casterman est décidément un éditeur qui n’hésite pas à faire le lien entre littérature policière – ou noire – et bande dessinée. Après Manchette, Malet, Charyn, Véran, Daeninckx, Benacquista, Picouly, Jonquet, Pécherot, Villard, c’est autour de Michel Rio, peut-être moins connu que ses illustres confrères dans le monde du polar, de proposer un scénario, qui n’est ni plus ni moins que l’adaptation de ses propres romans, mettant en scène le commissaire Malone. Et c’est un jeune auteur italien, diplômé de l’académie Disney de Milan (!) qui se charge de la mise en images. Le résultat ? On enseigne pas que des mickeytteries à Milan : Rovero réussit dès les toutes premières pages à installer une atmosphère, et à (re) présenter le tueur au centre de cet album initial dans toutes ses qualités : froideur, discrétion, efficacité et intelligence. L’histoire ? Cet homme, qui doit exécuter un contrat pour le compte d’un ponte de la finance internationale, fait une surprenante proposition à sa victime au moment de passer à l’acte. Serait-ce le « Faux pas » du titre, tant la proposition paraît incongrue venant de la part d’un professionnel de sa trempe ? Il serait cruel d’en dire plus sur cet album un peu hors du commun, dans lequel, par exemple, le héros qui donne le titre à la série entre en scène trois pages avant la fin… Une arrivée tardive, mais qui pose immédiatement les jalons de la confrontation à venir dans le second tome, et qui promet d’être de haut niveau. A criminel jamais battu, flic qui sort des sentiers battus… Avec une autre vertu pour ce nouveau venu : celle qui pousse à aller voir du côté des romans parus au Seuil pour y (re) découvrir le commissaire Malone. Suite et fin de cette première aventure dans le second tome.
Malone 1 – Faux pas
Scénario Michel Rio et dessin Pierpaolo Rovero
Casterman, 2006. – Collection Ligne Rouge – 48 p. coul. – 9,80 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°41, mars 2007]
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