Rarement une série n’aura autant marqué les esprits dès son apparition : dessin magnifique, cadrages audacieux et maîtrisés, scénario classique mais solide, Quelque part entre les ombres, la première aventure du détective John Blacksad fit à sa sortie l’effet d’une vraie bombe dans la BD polar. Et Artic Nation , qui a suivi a confirmé le coup d’essai du duo.
En redonnant à l’anthropomorphisme une nouvelle vitalité, Guarnido et Diaz Canales rappellent que la bande dessinée animalière n’est pas réservée aux moins de dix ans, comme Sokal le prouve lui aussi avec Canardo depuis vingt ans. La série Blacksad ne joue pas sur le même registre : à l’inverse du palmipède privé un brin désabusé tendance alcoolo évoluant dans son propre monde, actuel mais en lisière de la réalité et parfois assez intérieur, Diaz Canales et Guarnido ont eux choisi de planter John Blacksad, dans une Amérique d’après-guerre en plein essor, mais aussi en plein doute, et qui doit faire face à des menaces plus globales, plus virtuelles, moins palpables. Après la peur du totalitarisme dans Artic Nation, c’est la menace nucléaire qui plane sur cette très attendue troisième aventure du maintenant célèbre chat détective. Blacksad retrouve en effet dans Ame rouge , son ami Otto Lieber, physicien devenu célèbre pour ses travaux sur l’atome. Mais passées les retrouvailles chaleureuses, Blacksad va vite se trouver au cœur d’un complot mêlant dissidents communistes, rouges américains et services secrets. Sans oublier l’amour qui vient repointer le bout de son museau, fort joli, d’ailleurs… Une fois de plus le scénario tient la route, et comme le dessin ne faiblit pas, il n’est pas difficile de deviner que nous assistons à l’édification lente mais sûre d’un futur classique de la bande dessinée. C’est beaucoup moins courant qu’on ne pourrait le croire, alors, amies lectrices, amis lecteurs, réjouissons nous !
En redonnant à l’anthropomorphisme une nouvelle vitalité, Guarnido et Diaz Canales rappellent que la bande dessinée animalière n’est pas réservée aux moins de dix ans, comme Sokal le prouve lui aussi avec Canardo depuis vingt ans. La série Blacksad ne joue pas sur le même registre : à l’inverse du palmipède privé un brin désabusé tendance alcoolo évoluant dans son propre monde, actuel mais en lisière de la réalité et parfois assez intérieur, Diaz Canales et Guarnido ont eux choisi de planter John Blacksad, dans une Amérique d’après-guerre en plein essor, mais aussi en plein doute, et qui doit faire face à des menaces plus globales, plus virtuelles, moins palpables. Après la peur du totalitarisme dans Artic Nation, c’est la menace nucléaire qui plane sur cette très attendue troisième aventure du maintenant célèbre chat détective. Blacksad retrouve en effet dans Ame rouge , son ami Otto Lieber, physicien devenu célèbre pour ses travaux sur l’atome. Mais passées les retrouvailles chaleureuses, Blacksad va vite se trouver au cœur d’un complot mêlant dissidents communistes, rouges américains et services secrets. Sans oublier l’amour qui vient repointer le bout de son museau, fort joli, d’ailleurs… Une fois de plus le scénario tient la route, et comme le dessin ne faiblit pas, il n’est pas difficile de deviner que nous assistons à l’édification lente mais sûre d’un futur classique de la bande dessinée. C’est beaucoup moins courant qu’on ne pourrait le croire, alors, amies lectrices, amis lecteurs, réjouissons nous !
Blacksad, tome 3 - Ame Rouge
Scénario Diaz Canales et dessin Juanjo Guarnido
Dargaud, 2005 - 56 p. coul. – 13 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°36, mars 2006]
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