Branle-bas de combat au château de Balmoral où la reine Victoria apprend une terrible nouvelle : les six corbeaux de la Tour de Londres ont disparu ! Car si l’on prête foi à la prophétie de l’astrologue de Charles II, cette disparition signifie la chute de la Tour et bientôt celle de l’Empire lui-même. La reine, très fâchée, ordonne donc au Ravenmaster, l’homme chargé de leur surveillance, de retrouver les volatiles envolés. Pour mener à bien cette mission délicate, il introduit Basil au sein d’une bande de petits ramoneurs, une bande où Victoria (pas la reine, of course !) a déjà été admise après avoir triomphé de trois épreuves initiatiques. Mais elle, c’est plus pour les beaux yeux de l’intrépide Félix, chef de la petite troupe, que pour pister le mystérieux Ravenstein qu’elle a laissé choir le pauvre Basil, un peu déboussolé. C’est pourtant lui qui réussira à remettre la main sur les corbeaux et à démasquer Ravenstein au terme d’une aventure riche en péripéties.
Edith et Yann ont réactivé cette série originale l’an passé en sortant un quatrième volume («Pearl ») 11 ans après le troisième… et ils ont bien fait ! Créée en 1990, cette série peuplée de gamins frondeurs et attachants luttant pour leur survie dans les bas-fonds londoniens, mérite de sortir du relatif oubli dans lequel elle semblait s’être enfoncée (malgré un Alph-Art du meilleur album en 1993 pour « Jack » et une adaptation en dessin animée sous le nom d’Orson et Olivia). Ce cinquième tome est rondement mené, avec cette fois-ci une Victoria un peu plus en avant qu’à l’accoutumée. Pour le reste, on retrouve ce qui fait le charme de la série : un humour omniprésent dans les dialogues de Yann et la « patte » d’Edith, dont l’usage de différentes techniques pour les couleurs fait toujours merveille. Les scènes sous la neige sont particulièrement réussies, tout comme celles où domine la brume, et le passage à un plus grand format depuis la reprise de la série rend justice à cet univers propre à la dessinatrice. Tiens, on se croirait parfois dans des paysages de Turner ! Si ! Bref, en attendant le sixième tome qui promet « encore plus de pathos tragique, davantage de drame social et de misère humaine », dixit les auteurs, lisez ce « Ravenstein », que vous ayez 9, 19 ou 99 ans !
Basil et Victoria, tome 5 - Ravenstein
Scénario Yann et dessin Edith
Les Humanoïdes Associés, 2007. – 48 p. coul. – 12,90 €
[Chronique parue dans l'Ours Polar n°41, mars 2007]
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